La rencontre entre le président Alassane Ouattara et son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly à Mougins, en France, laisse augurer d’un imminent remaniement ministériel. Si tel est le cas, alors les ministres PDCI pourraient avoir du souci à se faire eu égard aux divergences concernant l’alternance 2020.
Le remaniement ministériel du quitte ou double
Alors que les différents leaders de la coalition au pouvoir s’activent pour aller au parti unifié, le président Alassane Ouattara pourrait procéder à un remaniement ministériel les jours à venir. A en croire des sources bien introduites, cette réorganisation de l’équipe gouvernementale permettra au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) de battre le rappel de toutes ses troupes afin d’aller à la présidentielle 2020 en rang serré.
Ainsi, l’UDPCI, l’UPCI, le MFA, le PIT, ainsi que les pro-Soro pourraient rejoindre les ministres PDCI et RDR qui composent, à eux seuls, l’actuel gouvernement ivoirien. Ce qui permettrait d’apaiser les tensions entre les alliés du pouvoir. Ce remaniement pourrait d’ailleurs intervenir avant les prochaines élections municipales et régionales prévues pour septembre ou octobre prochain. Ce gouvernement de large ouverture ne prendra cependant pas en compte l’opposition.
Ce remaniement pourrait également s’apparenter à un test de fidélité que le parti présidentiel s’offrirait avant les élections locales pour voir sur quel allié il pourrait véritablement compter pour les prochaines joutes électorales. La lutte de positionnement entre PDCI et RDR est alors engagée, et tous les coups pourraient y passer.
Notons toutefois que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), grand allié du Rassemblement des républicains (RDR), pourrait connaitre une certaine désillusion dans ce partage de postes. Et ce, d’autant plus que la question d’alternance constitue une véritable pomme de discorde entre les deux partis.
A la rencontre du 10 avril dernier, Alassane Ouattara aurait confié à Henri Konan Bédié qu’il n’a jamais été question d’une quelconque alternance en 2020 en faveur du PDCI. Et pourtant, le président du vieux parti soutient mordicus que la contrepartie de l’appel de Daoukro était de présenter, en 2020, un militant actif du PDCI comme le candidat du RHDP. Ces dissensions pourraient donc entrainer le divorce entre le PDCI et le RDR, et donc conduire à la sortie des ministres du parti de Bédié du gouvernement.
Mais évitons de trop vite aller en besorgne, car d’ici là, beaucoup d’eau pourrait couler sous le pont.