La guéguerre entre Akossi Bendjo et Fabrice Sawegnon s’intensifie à mesure que les élections municipales approchent. Sur le terrain, le maire sortant proche de Bédié et son challenger proche de Ouattara ne se font donc pas de cadeau.
Bendjo ou Sawegnon, qui l’emportera au Plateau ?
La prise en main du pôle économique et administratif d’Abidjan se veut de plus en plus ardue, que les différents prétendants sont descendus dans l’arène depuis belle lurette pour se mettre en pole position et avoir la faveur des suffrages lors des municipales. C’est ainsi que Noël Akossi Bendjo, le Maire sortant, et le PDG de Voodoo communication, Fabrice Sawegnon, arpentent d’ores et déjà les rues du Plateau pour s’octroyer l’électorat nécessaire en vue de remporter les élections municipales prévues avant la fin de l’année.
Aussi, le jeune Sawegnon (46 ans) qui tient coûte que coûte à congédier Bendjo (67 ans), ne cesse de multiplier les initiatives sur le terrain. Entre dons, meetings et promesses électorales, celui qui se définit comme un « fils du Plateau » ne tarit pas d’ingéniosité.
Novice en politique, il entend cependant se mettre au-dessus de la mêlée : « Dans notre équipe nous avons toutes les tendances politiques, des hommes qui ont une capacité à gérer et bien gérer. Je ne veux pas de la politique. C’est tous ensemble que nous redresserons le Plateau comme au temps du Président Houphouët-Boigny, avec le maire Edmond Basque. »
Et pour montrer sa détermination, le communicateur se donne juste deux ans d’observation, une fois élu, pour faire ses preuves : « Si je suis à la mairie et qu’en 2 ans, on n’a pas changé le Plateau, je vous rendrai mon tablier et j’irai à la retraite. »
Mais pour Bendjo, ce n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, car il est à la barre depuis 2001 et compte y rester encore. Pour ce faire, il dit n’avoir pas du temps à accorder à des « aventuriers« , car ayant beaucoup à faire : « Nous sommes au travail. J’ai tellement de travail que c’est le dernier de mes soucis. J’ai une commune à bâtir. Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un petit gamin qui s’essaie à la politique. Les élections, c’est dans deux ans. Il va voir qui est qui. »
Notons qu’Akossi Bendjo est un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Très proche de Bédié, il vient pourtant d’être débarqué de son poste de PCA de la SIR au détriment du général Soumaïla Bakayoko, l’ancien chef d’état-major des FACI.
Quant à l’Ivoiro-Béninois Fabrice Sawegnon, il a bâti sa réputation à travers son agence de communication, et a surtout dirigé la communication d’Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle de 2010.
Les jeux semblent donc ouverts, et l’on s’interroge sur celui l’emportera dans ce bras de fer sans merci entre alliés du pouvoir.