La CPI vient à nouveau de refuser la liberté provisoire à Laurent Gbagbo. La chambre de première instance motive sa décision par le fait que l’ex-président ivoirien se porte bien et qu’il n’y a rien de nouveau dans son dossier.
Une énième liberté provisoire de Laurent Gbagbo rejetée
Transféré à la Cour pénale internationale (CPI) le 29 novembre 2011, Laurent Gbagbo est, jusque-là, détenu à la prison de Scheveningen avec son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé. Le procès conjoint de ces deux personnalités ivoiriennes est en cours devant les juges à La Haye. Cependant, les avocats de l’ancien président ivoirien ont déjà déposé douze demandes de mise en liberté provisoire qui sont restées toutes infructueuses.
Alors que la défense espérait que la treizième tentative serait la bonne, Me Emmanuel Altit et son collège viennent une fois de plus d’être désabusés. Ils ont en effet déposé une nouvelle demande de mise en liberté de leur client, s’appuyant sur le fait que « pendant ces années de détention, son état de santé ne s’est pas amélioré et deux années d’audience ont affecté sa fatigue et sa faiblesse », avant d’ajouter que « s’il n’est pas libéré, M. Gbagbo peut mourir d’autant plus qu’il ne peut être adéquatement traité pendant sa détention ».
Mais, la Cour n’a pas accédé à cette demande des avocats du président Gbagbo et les a déboutés. S’expliquant sur ce nouveau rejet, le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah, indique : « La Chambre considère qu’au vu du rapport médical, son état de santé est stable et qu’il bénéficie d’un traitement optimal adapté à son âge et à son état de santé actuel. Enfin, au regard des critères requis par l’article 58 (1) (b), la Chambre considère qu’elle ne dispose pas d’éléments nouveaux pouvant justifier une remise en liberté provisoire. » Le juge Cuno Tarfusser s’était d’ailleurs étonné d’un refus de mise en liberté de l’ex-président ivoirien.
Détenu depuis environ sept (7) ans dans une station balnéaire à La Haye, Laurent Gbagbo avait indiqué à la fin de l’audience de confirmation des charges qu’il « ira jusqu’au bout ». Cependant, ses partisans qui demandent que sa détention se fasse dans un délai raisonnable exigent désormais sa mise en liberté, ne serait-ce que provisoire.
A noter qu’après le passage des témoins de l’accusation, l’on attend désormais les témoins de la défense.