Le Social democratic front (SDF, principal parti de l’opposition camerounaise) a invité le président, Paul Biya à « mettre immédiatement fin à la guerre et à la spirale violence » dans les régions anglophones du pays, en proie depuis plus d’un an, à l’issue de la réunion du comité exécutif national.
Paul Biya invité à trouver une solution à la violence dans les régions anglophones.
Le comité national exécutif « demande à Paul Biya de mettre immédiatement fin à la guerre qu’il a déclarée et à la spirale de violence dont les populations locales paient le plus lourd tribut, toutes choses qui sont contre-productives et nuisent gravement à la stabilité socio-économique » des régions concernées, indique le communiqué final publié dimanche soir.
Depuis 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de M. Biya, au pouvoir depuis 35 ans. Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20% des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ (octobre 2016), sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise sociopolitique, en raison des répressions des forces de l’ordre.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun. Outre les attaques contre les Forces de défense, des groupes sécessionnistes armés, procèdent à des enlèvements de responsables administratifs.
Le principal parti de l’opposition accuse le pouvoir qui jusque-là est resté insensible, face aux revendications légitimes des anglophones d’être « responsable de l’escalade de ce conflit qui a dégénéré en guerre civile ouverte », dans ces deux régions.
Les responsables du SDF, ont invité les autorités à « accepter le dialogue » comme l’unique solution pour sortir de la crise, rappelant qu’aucun gouvernement « n’a jamais gagné de guerre contre son propre peuple.
Le Cameroun était un État fédéral, composé de deux États fédérés : le Cameroun occidental ou Cameroun anglophone et le Cameroun oriental ou Cameroun francophone, avant l’institution d’un Etat unitaire en 1972, à la faveur d’un référendum.