La diaspora burkinabè a de tout le temps été écartée du jeu politique de leur pays. Mais pouvoir et opposition ont décidé d’accorder leurs violons pour intégrer les Burkinabè de l’étranger dans le jeu politique au Faso. C’est là tout le sens de la rencontre initiée par le président Roch Kaboré.
Roch Kaboré, Zéphirin Diabré…, la course à la diaspora burkinabè
Depuis la chute de Blaise Compaoré après une insurrection populaire en octobre 2014, le paysage politique burkinabè est en train de se redessiner au fil des années. Aussi, après l’accession du Président Roch Marc Christian Kaboré au palais du Kosyam, le chef de file de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Zéphirin Diabré, ne cesse de maintenir la pression sur le pouvoir pour obtenir des réformes constitutionnelles.
Mais ce n’est qu’une porte ouverte qu’il est visiblement en train d’enfoncer, car le président burkinabè avait d’ailleurs entrepris d’évoquer avec toute la classe politique, des questions d’intérêt national. Un projet de nouvelle Constitution est d’ailleurs en préparation.
Mais un sujet resté, jusque-là, tabou est désormais au centre de tous les débats. Il s’agit de la question du vote de la diaspora burkinabè. Cette question comporte une certaine acuité dans la mesure où permettre à ces millions de Burkinabè établis à l’extérieur de prendre part au vote pourrait fortement changer la donne à l’intérieur.
Le président Kaboré avait promis d’en faire son cheval de bataille, mais l’opposition l’accuse de trainer les pas, d’autant plus que le recensement qui devrait aboutir à la délivrance des cartes consulaires, pièce essentielle du vote, traîne encore. La « diaspo » est certes impatiente de participer à la vie politique du pays, mais elle devra encore attendre.
Notons qu’en Côte d’Ivoire seulement, vivent environ 4 millions de Burkinabè. Le chiffre exact datant de 2014 obtenu auprès de l’Institut national de statistiques ivoirien est de 3 millions 553 mille 636. Ce serait donc un véritable poids politique pour quiconque réussissait à captiver cet électorat. D’où l’appréhension au pays des hommes intègres de laisser décider de l’avenir de leur pays depuis l’extérieur.