Alliés lors de l’élection présidentielle de 2016 au Bénin, Patrice Talon et Sébastien Ajavon ne sont plus en odeur de sainteté. Le second cité vient d’ailleurs d’annoncer sa candidature pour la prochaine présidentielle.
Duel fratricide Sébastien Ajavon / Patrice Talon à l’horizon
Dans une interview accordée au confrère JA, Sébastien Ajavon n’a pas été du tout tendre avec le Président Patrice Talon. Et pourtant, les deux hommes d’affaires les plus puissants du Bénin s’étaient coalisés pour battre le Premier ministre Lionel Zinsou, le candidat du pouvoir. Mais après l’accession à la Magistrature suprême, le « Roi du coton » et le « Roi du poulet » se sont fortement brouillés.
Escalades verbales, surenchère et autres coups bas ont ponctué cette rivalité entre ces deux personnalités. À en croire Ajavon, le régime Talon s’est fortement acharné contre lui et contre ses entreprises en le soumettant à un « redressement fiscal colossal ». « On me réclame désormais 190 milliards ! Début mars, nous avons reçu des commandements de payer », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Mes entreprises ont payé plus 30 milliards de F CFA d’impôts en 2016. » Cependant, les entreprises du président béninois, première fortune du pays avec une fortune estimée à 100 milliards de F CFA, ne sont nullement inquiétées. « Combien d’impôts ses sociétés ont-elles payés ? » s’est-il donc interrogé.
Mais déterminé à apporter la réplique à celui de qui il dit : « Si je ne l’avais pas soutenu , Patrice Talon ne serait pas président aujourd’hui », Sébastien Ajavon a décidé de rentrer officiellement en politique. Pour ce faire, il a créé l’Union sociale libérale (USL). Avec ce nouveau parti politique, l’ancien candidat à la dernière présidentielle entend créer une coalition de l’opposition pour affronter celui qu’il a contribué à mettre au pouvoir en 2016.
« Nous sommes en train de nous organiser pour que l’USL conquière le pouvoir et montre que l’on peut gouverner ce pays autrement », a-t-il confié. Il annonce ainsi sa candidature contre le président Talon pour l’élection présidentielle de 2021. Et, déterminé à « aller jusqu’au bout », Ajavon indique que rien ne l’empêchera de se présenter, encore moins ses « ennuis fiscaux », car « nulle part dans la Constitution, il n’est écrit qu’il faut fournir un quitus fiscal pour être candidat. »
Le duel s’annonce donc ouvert et très corsé entre ces frères ennemis à la présidentielle de 2021.