« Depuis la fin du mois de mars, les affaires bougent ici à Yamoussoukro » (Centre, capitale politique), s’enthousiasme Irène Kouassi, tenancière du restaurant grâce à Mofêtai, dans le centre-ville, confiant avoir doublé sa recette journalière, ces trois dernières semaines.
Transfert de la capitale politique à Yamoussoukro, la ville est rayonnante
« Tout a commencé avec la fête de pâques, mais avec l’installation des nouveaux sénateurs dans notre ville, nous recevons beaucoup plus de monde qu’avant », dit-elle, ajoutant sourire au coin : « cela nous arrange, parce que ça fait marcher le restaurant ».
Jeudi, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, accompagné de presque tout son gouvernement ainsi que de l’ancien président Aimé Henri Konan Bédié, a procédé en grande pompe à la mise en place du tout nouveau président du tout premier Sénat ivoirien, la deuxième chambre de l’Assemblée nationale.
Siégeant à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, certains sénateurs et ceux qui les accompagnent se sont trouvés un logement dans la capitale politique certes, mais pour ceux d’entre eux installés à Abidjan, les hôtels sont le seul recours quand ils viennent pour les travaux.
Du coup, « nos établissements ne désemplissent pas depuis le mois de mars », affirme Charles Assa, l’un des concierges de l’hôtel Harmattan, espérant que « la présence désormais permanente des sénateurs va perpétuer les chiffres d’affaires auxquels (ils ont) commencé à s’habituer ».
« Il y a des mois durant où on peine à atteindre notre objectif qui est de réaliser un bénéfice net de 50.000 FCFA par jour, mais ces deux derniers mois, avec les sénateurs qui vont et viennent dans la ville, la clientèle revient et cela nous redonne de l’espoir », soutient le trentenaire.
« Depuis fin mars jusqu’à cette mi-avril », les grands hôtels étoilés de Yamoussoukro, « principalement « Le président », a affiché complet », confie l’un de ses gestionnaires.
« Je suis à mon 3e rechargement en gaz aujourd’hui », lance tout heureux Anderson Moulégo, 44 ans, conducteur de l’un de ces taxis ville qui roulent au butane, expliquant que « cela est rare, parce que généralement, je recharge le gaz très tôt le matin pour la journée et vers 14h, pour le soir ».
« Cet engouement dans la ville me rappelle les années 2007 à 2010, quand l’ancien président Laurent Gbagbo avait décidé de faire venir la capitale à Yamoussoukro », dit-il, nostalgique, avant de murmurer que ses « affaires marchaient bien à cette époque ».
Le 12 avril, dans son discours, lors de la mise en place officielle du Sénat, le chef de l’Etat ivoirien, a déclaré que l’installation à Yamoussoukro de cette institution « obéit à un engagement d’œuvrer à rendre effectif le transfert de la capitale ».
« Après la Chambre nationale, des rois et chefs traditionnels et le Sénat, suivront l’installation d’autres structures, dont la cité judiciaire, du Centre fiduciaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de bien d’autres projets d’envergure qui contribueront à consolider cet élan décisif pris en faveur du transfert de la capitale », a assuré M. Ouattara.