Le tribunal militaire de Yaoundé, a renvoyé vendredi au « 13 avril », le procès de l’animateur Mancho Bibixy et ses sept co-accusés, poursuivis pour leur présumé rôle, dans les violences survenues dans les régions anglophones camerounaises, entre novembre et décembre 2016 pour « permettre à la défense de préparer ses plaidoiries », a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
Mancho Bibixy, encore en détention
Après le réquisitoire du commissaire du gouvernement, le procureur Eric Thaddée Engono et les plaidoiries des avocats de la partie civile, Abega Mbezoa, la présidente du tribunal a renvoyé l’audience au « 24 avril », à la demande de la défense.
Mancho Bibixy, alias « BBC » a été arrêté le 30 novembre 2016, à Bamenda (Nord-ouest, épicentre de la crise anglophone) après avoir conduit une manifestation dans un cercueil au cours d’une marche, le 28 novembre ainsi que d’autres activistes. Ils sont depuis lors incarcérés à la prison centrale de Yaoundé.
Ils n’avaient pas bénéficié de l’arrêt des poursuites décidé par le président de la République, Paul Biya le 29 août 2017, contre certaines personnes inculpées pour leur présumé rôle dans les violences survenues dans les régions anglophones, dans la même période. Et sont poursuivis pour, « hostilité contre la patrie, outrages aux corps constitués, rébellion, dégradation des biens publics, pillage en bande et coaction de terrorisme ».
Estimant que, l’animateur et ses coaccusés ont « commis des infractions à la loi pénale camerounaise, M. Thaddée Engono a demandé au tribunal de les « déclarer coupables » des faits qui leur sont reprochés.
Le commissaire du gouvernement qui a qualifié les accusés de « terroristes », soutient qu’ils sont « les artificiers de la situation actuelle », dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du pays, qui traversent une crise depuis plus d’un an.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de M. Biya, au pouvoir depuis 35 ans. Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20% des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ, en octobre 2016, sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise socio-politique en raison des répressions des forces de l’ordre.
Tour à tour, les avocats de la partie civile, plus de six ont demandé que les accusés soient « déclarés coupables de toutes les infractions mises à leur charge. »