Alors que ce tient à Lomé, ce samedi 14 avril, un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau, la situation sociopolitique au Togo n’est pas toute aussi reluisante. L’opposition togolaise a appelé à des manifestations, ce jour, en dépit de l’interdiction des autorités.
La crise politique au Togo entache le Sommet de la CEDEAO
L’impasse politique en Guinée-Bissau a poussé les chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à organiser un sommet extraordinaire pour régler la crise entre les acteurs politiques bissau-guinéens.
En dépit de l’accord politique signé en Guinée Conakry, la crise ne semble pas pourtant trouver d’issue. En effet, en prélude au Sommet de la CEDEAO, une délégation ministérielle avait précédé les chefs d’Etat à Lomé, dès le 11 avril, pour rencontrer le Président bissau-guinéen, Jose Mario Vaz, le président de l’Assemblée Nationale, Cipriano Cassama, l’Évêque de Bissau, le Groupe de Contact P5, l’ensemble des acteurs politiques de Guinée-Bissau, à savoir le PAIGC, le PRS et le Groupe des 15.
Les présidents qui ont fait le déplacement de Lomé, dont l’Ivoirien Alassane Ouattara, et qui y ont retrouvé le président Faure Gnassingbé, président en exercice de la CEDEAO, espèrent donc que la fumée blanche sortira enfin de cette concertation sous-régionale.
Cependant, la situation sociopolitique devient de plus en plus électrique au Togo. Pouvoir et opposition peinent à accorder leur violons. La coalition de l’opposition demande le retour à la Constitution de 1992 qui prévoyait la limitation des mandats. Ces opposants appellent par ailleurs le président togolais à ne pas se porter candidat pour un mandat supplémentaire en 2020.
Pas question d’obtempérer aux injonctions de l’opposition, rétorque la majorité présidentielle. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo, médiateur dans la crise togolaise, tente tant bien que mal de trouver un compromis entre les acteurs politiques congolais. Après les incidents lors des manifestations du mercredi dernier, l’opposition remet le couvert ce samedi, alors que se tient le somment extaordinaire de la CEDEAO.
Notons que lors de ces manifestations du mercredi, l’opposant Jean-Pierre Fabre affirme avoir été victime d’une « tentative d’assassinat » de la part des forces de sécurité togolaises.
Aussi, l’interrogation qui taraude les esprits est la suivante : Pourquoi c’est un pays en crise qui abrite un sommet extraordinaire sur un autre pays en crise ? La présidence togolaise avait alors indiqué que les chefs d’Etat débattront « des questions concernant la situation dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine ».
Un passage d’un livre saint interpelle donc chacun : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton prochain, et ne vois-tu pas la poutre qui est dans la tienne. Enlève d’abord la poutre qui est dans tes yeux, et tu verras comment enlever la paille dans l’œil de ton prochain. »