Le processus de paix au Mali est au point mort. C’est le moins que l’on puisse dire, car depuis la signature de l’accord de paix d’Alger en 2015, aucun acte majeur n’a été posé par les signataires. L’ONU a donc annoncé des sanctions ciblées contre les personnes qui freinent ce processus.
L’accord d’Alger bientôt en marche avec l’annonce des sanctions ?
Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé de donner un coup d’accélérateur au processus de paix au Mali. A cet effet, toutes les personnes qui constituent une entrave à l’application de l’accord de paix d’Alger seront sanctionnées par l’instance onusienne.
Cette annonce a été conjointement faite par les ambassadeurs français et américain à l’ONU. Pour le diplomate français François Delattre, seules des actions vigoureuses des Nations unies pourront permettre de booster ce processus. Il a donc appelé à des sanctions contre toutes les personnes qui constituent des obstacles au retour de la paix au Mali. Même son de cloche pour son homologue américaine, Amy Tachco, qui entend identifier tous les responsables du retard.
Cependant, la Chine, membre permanent de l’ONU, demande à la communauté internationale de « respecter la souveraineté du Mali », appelant par ailleurs à un « rôle constructif du comité de sanctions ».
Notons que l’accord de paix d’Alger peine à avancer. Depuis l’installation controversée des autorités intérimaires dans les cinq régions du Nord-Mali et une initiative mort-née de formation d’une armée intégrée, aucune action significative n’a été prise par les belligérants en vue de démontrer leur commune volonté d’aller à la paix.
Mais c’est plutôt à des actes de défiance que l’on a assisté, avec des attentats terroristes, des enlèvements et/ou assassinats de personnalités dans le septentrion malien. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a repris ses velléités sécessionnistes en participant, du 16 au 18 février dernier à Marrakech au Maroc, à une réunion internationale des séparatistes conduite par l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA).
Ces sanctions tiennent généralement au gel des avoirs et à l’interdiction de voyager des personnes concernées. Si elles sont effectivement appliquées, pourraient-elles s’avérer efficaces pour ramener la paix au Mali ?