Le Professeur Mariatou Koné a procédé, ce week-end, à l’indemnisation des victimes de guerre dans les localités de Daloa et de Toulepleu. Cette opération ne trouve cependant pas l’assentiment de certaines personnes qui la critiquent vivement.
Les victimes de guerre, toutes indemnisées ?
Ce sont au total 206 victimes de guerre qui ont été formellement identifiées à Daloa (centre-ouest) et Toulepleu (extrême-ouest) et qui ont bénéficié de l’enveloppe de 200 millions de FCFA décaissée par le gouvernement ivoirien pour soulager, un tant soit peu, ces personnes qui ont souffert des pires atrocités de la guerre en Côte d’Ivoire. Que ce soit les victimes à proprement dite, ou leurs ayants-droit,
Dans ces deux localités de l’ouest ivoirien, Mme Mariatou Koné a en effet remis des cheques et des bons de prise en charge médicale et psychologique aux différents bénéficiares de cette assistance de l’Etat de Côte d’Ivoire.
La Ministre ivoirienne de la Solidarité, de la femme et de la Protection de l’Enfant a toutefois mis la population en garde contre des personnes véreuses qui soutirent de l’argent à de pauvres gens, leur promettant de faire figurer leurs noms parmi les personnes prises en compte par cette opération. « Nous n’avons mandaté personne pour parler et agir en notre nom. Les seules à qui vous devez vous référer si besoin il y a, sont le corps préfectoral et/ou les directions régionales du Ministère de la Femme, de la protection de l’Enfant et de la Solidarité. Si quelqu’un vous dit de payer pour qu’il vous inscrive sur la liste des victimes, c’est qu’il veut vous extorquer de l’argent », a-t-elle mis en garde, avant d’ajouter : « Ce sont les ayants droit des victimes et les blessés qui de façon directe peuvent retirer leur chèque après présentation bien évidemment des documents justificatifs. »
Cependant, certaines voix s’élèvent pour dénoncer ce nombre très dérisoire de victimes prises en compte par l’Etat ivoirien, d’autant plus que c’est cette partie du pays qui a connu les pires atrocités de la guerre en Côte d’Ivoire. Selon le rapport de plusieurs ONG internationales, les populations de Guitrozon, de Petit Duekoué, du camp de déplacés de Nahibly, pour ne citer que ceux-là, ont connu les affres de la guerres.
Plusieurs rescapés ont dû abandonner maisons, plantations et autres biens mobiliers et immobiliers pour trouver réfuge au Liberia voisin. Des fonctionnaires qui servaient également dans ces localités avant la survenance de ces périodes de troubles disent également avoir tout perdu.
En pareille occurrence, pourquoi ne pas étendre ces actions gouvernementales à l’ensemble des populations de ces zones de guerre ? C’est du moins l’espoir de ces victimes silencieuses qui se comptent par millions à travers la Côte d’Ivoire et même dehors.