Alors que l’on évoque la réconciliation nationale, les pro-Gbagbo font toujours l’objet de poursuites par le régime d’Abidjan. Après l’extradition manquée de Justin Koné Katinan, d’autres pro-Gbagbo sont toujours dans le viseur de la justice ivoirienne.
À quand la fin des poursuites contre les pro-Gbagbo ?
Dans la nuit du 11 au 12 mars dernier, Justin Koné Katinan avait été arrêté à l’aéroport d’Accra au Ghana, alors qu’il rentrait d’un voyage en Afrique du Sud. Après avoir été conduit dans les locaux du BNI (Bureau of National Investigations), une unité de la police ghanéenne, le porte-parole de Laurent Gbagbo a été relâché et autorisé à regagner son domicile.
Son avocat avait alors indiqué qu’il s’agissait d’une simple « procédure classique dans ce genre d’affaires, pour l’entendre sur les faits qui lui sont reprochés ». Condamné par la justice ivoirienne à 20 ans d’emprisonnement dans l’affaire de la « casse de la BCEAO« , l’ancien ministre ivoirien du Budget avait déclaré : « C’était un complot pour m’extrader (…) C’était une tentative d’extradition vers Abidjan qui a échoué. »
Un autre ancien ministre de Laurent Gbagbo vient de se retrouver dans la même situation. Il s’agit d’Emile Guiriéoulou. L’ancien ministre ivoirien de l’Intérieur a en effet été interpellé par la police ghanéenne à la frontière du Togo. Mais loin d’une simple « erreur de personne » comme tend à le justifier la police, il semble plutôt qu’il s’agit d’une vaste opération lancée depuis Abidjan, en collaboration avec des policiers ghanéens, pour extrader Emile Guiriéoulou, Katinan Koné Justin, Emmanuel Léon Monnet, Damana Pickass, Alphonse Mangly et Moïse Koré, selon un rapport de l’Institut français des relations internationales (IFRI) paru en janvier dernier.
Dans la même veine, Jean Gervais Tcheïdé s’est vu signifier un mandat d’arrêt, délivré contre lui en 2013, pour financement d’une opération de déstabilisation du régime d’Abidjan. Et pourtant, le porte-parole d’Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) venait de purger une peine de 12 jours dont il a écopé lors de la marche de l’opposition pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), le 22 mars dernier.