Le recours à l’endettement effréné pour financer le développement d’un pays est de la « folie ». C’est du moins ce qu’a déclaré Tidjane Thiam à propos des Eurobonds émis par des États africains, notamment la Côte d’Ivoire dont il est originaire.
Endettement, Tidjane Thiam s’en prend aux dirigeants africains
Directeur général de la banque Crédit Suisse, Tidjane Thiam ne comprend cependant pas la propension de certains dirigeants africains à recourir systématiquement à l’endettement pour financer les infrastructures économiques de bases (routes, eau potable, centre de santé, électricité) de leur pays. À en croire le neveu de feu Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire, cela s’apparente à de la « folie » que des États émettent des Eurobonds.
Le polytechnicien propose plutôt une autre approche pour amorcer le développement de l’Afrique. « Les pays africains doivent plutôt utiliser l’épargne domestique pour investir dans des projets locaux », a-t-il indiqué. Ce conseil avisé va surtout à l’endroit des pays francophones, tel que le Congo Brazzaville, la Côte d’Ivoire et bien d’autres qui se sont surendettés par l’émission d’Eurodevises sur le marché international.
Notons que le gouvernement ivoirien avait mobilisé 1140 milliards de FCFA de ressources Eurobond en 2017 à l’issue d’une tournée ayant conduit Amadou Gon Coulibaly en Amérique et en Europe. Le Premier ministre ivoirien s’en était même félicité : « La moisson a été très bonne. Par exemple, on était parti sur la base de 500 millions d’Euros. Les souscriptions se sont élevées à 4.500 millions d’Euros. Pour le Dollar, on était parti pour 1 milliard de Dollars. Là aussi, la souscription a été importante, environ 4 fois le niveau de notre souscription de base. »
À travers sa déclaration, le frère cadet du gouverneur de Yamoussoukro Augustin Thiam entend dénoncer la gouvernance d’Alassane Ouattara qui consiste à une course à l’endettement, là où son prédécesseur a oeuvré pour un désendettement du pays à travers l’accession à l’initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE).