Gilbert Diendéré a fait une troublante révélation lors du procès du putsch manqué. Le général putschiste a indiqué qu’il a bénéficié d’un soutien moral et financier de hautes autorités ivoiriennes.
Gilbert Diendéré cité des personnalités ivoiriennes
Depuis l’éclatement de l’affaire du putsch manqué au pays des hommes intègres, plusieurs personnalités ivoiriennes, dont Guillaume Soro, avaient été citées. Mais les présidents ivoirien Alassane Ouattara et burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avaient décidé de régler cette affaire par la voie diplomatique.
Cependant, lors de l’audience de ce vendredi, le général Gilbert Diendéré a encore enfoncé le clou en citant nommément de hautes personnalités ivoiriennes, dont il aurait bénéficié du soutien moral et financier.
Il s’agit en effet du président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Kigbafori Soro et du chef d’Etat-major particulier du président ivoirien, le Gal Vagondo Diomandé. Avouant sa participation effective au coup d’Etat manqué contre les autorités de transition, Diendéré a reconnu : « Les commanditaires du putsch étaient le noyau dur du Rsp. J’ai été contacté pour prendre les choses en main. »
Poursuivant sur sa lancée, il a déclaré : « J’ai bénéficié du soutien moral de Soro et du soutien financier de Vagondo. J’ai eu 84 millions de FCFA de Vagondo et du matériel militaire pour le maintien de l’ordre. Cet appui a été convoyé par la gendarmerie ivoirienne à la frontière de Ouangolo. »
Notons par ailleurs qu’une écoute téléphonique, jusque-là non authentifiée, mettait en scène deux individus supposés être Guillaume Soro et l’ex-ministre Djibrill Bassolé. Dans cette communication interceptée, l’un des interlocuteurs donnait à l’autre une stratégie pour réussir le coup d’Etat perpétré par les éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a garde prétorienne de l’ex-dictateur Blaise Compaoré.
Lors des débats préliminaires au tribunal militaire de Ouagadougou, les parties au procès se sont violemment empoignées. Les avocats de la défense ont donc décidé de sortir de la salle d’audience.
L’interrogation qui taraude les esprits est de savoir si les personnalités ivoiriennes citées par le général Gilbert Diendéré se présenteront au tribunal de Ouagadougou, ne serait-ce qu’en tant que témoins, pour dire leur part de vérité. Car s’il était avéré que le putsch manqué a été financé depuis Abidjan, cela pourrait encore créer un incident diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Rappelons à toutes fins utiles que l’ex-président Blaise Compaoré est en exil dans la capitale ivoirienne après sa chute en octobre 2014. Il a par ailleurs eu la nationalité ivoirienne, et bénéficie de toutes les attentions du président Ouattara.