En Guinée, le mouvement de colère des gardes pénitentiaires a pris de l’ampleur. Les surveillants sont entrés en grève et exigent de meilleures conditions de sécurité et de travail.
Les gardes pénitentiaires guinéens font pression sur le gouvernement
En Guinée, les mouvements de grogne semblent se propager dans tous les secteurs d’activités. Après les grèves à répétition qui ont paralysé l’enseignement, c’est au tour de l’administration pénitentiaire d’entrer en ébullition. En effet, les gardes pénitentiaires dénoncent leurs conditions de travail et ont décidé de faire pression sur le gouvernement.
Les grévistes réclament une meilleure condition de travail et de sécurité. Ils ont en effet arrêté l’extraction des détenus des prisons pour comparution devant le juge. Du coup, aucune audience n’a eu lieu sur l’ensemble du territoire national depuis l’entame de cette grève. Une situation qui met en mal le bon fonctionnement de l’administration judiciaire.
Les surveillants des maisons d’arrêt et de correction ont une plate-forme revendicative très fournie : pas de stage de renforcement de capacités, pas de ravitaillement en riz, aucune promotion et insuffisance du matériel de travail. Ils entendent donc faire pression sur leur hiérarchie afin de faire face à leur situation.
Les manifestants réclament par ailleurs l’application du statut particulier de l’administration pénitentiaire signé en octobre 2016. « L’accord qui a été fait n’a pas été respecté », a estimé un haut responsable du syndicat des gardes pénitentiaires.
Le ministre guinéen de la Justice, Sékou Kéita, a en outre déclaré que ces revendications ont été prises en compte par le gouvernement Alpha Condé et que des solutions seront apportées dans un bref délai. « Nous sommes tombés d’accord sur les différents points de revendication. On les a rassurés sur la reprise du ravitaillement en riz, du personnel de l’administration pénitentiaire avant le 10 avril ; le démarrage de la formation dès la première semaine du mois d’avril », a-t-il indiqué.
Concernant la libération de l’un des surveillants détenus à la prison de Mamou, le ministre a indiqué que « la commission a plaidé en faveur de la levée de certaines suspensions administratives qui pesaient sur des agents de l’administration pénitentiaire ».