L’opposant Aristide Bourdes Ogouliguendé s’en est allé ce dimanche des suites d’une occlusion intestinale. Mais avant sa mort, l’opposant avait adressé un message particulier au président Ali Bongo.
Le dernier message d’Aristide Bourdes Ogouliguendé avant sa mort
Aristide Bourdes Ogouliguendé, président fondateur du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ) n’est plus. L’opposant gabonais âgé de 80 ans qui a marqué la classe politique de ces 30 dernières années est décédé ce dimanche à la polyclinique Chambrier de Libreville.
Ancien compagnon de feu le président Omar Bongo Ondimba, Bourdes Ogouliguendé est entré au gouvernement pour la première fois en 1976 en tant que ministre de la Fonction publique. Deux ans plus tard, ses fonctions furent étendues au portefeuille de la Justice. Membre du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), il avait été promu ministre d’État, ministre de l’Emploi en 1981, puis ministre d’État, ministre de l’Éducation supérieure, la Recherche et l’Environnement en 1983.
Candidat du PDG aux élections législatives de 1990, il est élu député et entre au Parlement, où il sera également élu président de l’Assemblée nationale, le 20 novembre la même année.
Toutefois, il était accusé de laisser voter certaines lois défavorables au pouvoir et d’accorder des facilités à l’opposition. Ainsi, de vifs différends éclatèrent entre le régime et le nouveau chef de l’Assemblée nationale du Gabon. Estimant que les mentalités étaient loin de changer au PDG, alors qu’on était désormais à l’ère du multipartisme, il démissionne donc du parti au pouvoir en janvier 1993 et perd, par la même occasion, son mandat à l’Assemblée nationale, en avril de la même année.
Passé à l’opposition, il s’est présenté à l’élection présidentielle de 1993 au sein de la Convention des forces du changement et a terminé 5e avec 3,38 % des suffrages exprimés. Il fut également candidat malheureux contre Ali Bongo à la présidentielle de 2009. En dépit de ses échecs électoraux, l’octogénaire restera solidement accroché à ses ambitions politiques jusqu’à ce 25 mars où il fut rappelé auprès des siens.
Mais neuf jours avant sa mort, l’opposant s’est adressé au président Ali Bongo à propos des élections en ces termes : « Nous sommes maintenant devant le désordre qui s’annonce, et il va falloir que nous ne soyons pas des témoins passifs, mais que nous soyons des acteurs qui puissent contribuer à arrêter le désordre et à nous retrouver dans une situation de progrès de notre pays. »
Est-ce une prémonition ou un testament ? Quoi qu’il en soit, la classe politique gabonaise gagnerait à faire attention à ces propos pour éviter de conduire le Gabon vers le chaos.