Bien qu’annoncé pour reprendre très bientôt, le dialogue politique intertogolais est visiblement menacé par des échanges houleux. Le point d’achoppement entre les acteurs politiques est incontestablement la question de la candidature de Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2020.
L’opposition veut totalement exclure Faure Gnassingbé
Menées sous la houlette du président ghanéen Nana Akufo-Addo, les négociations entre les acteurs politiques togolais peinent à avancer. Alors que l’opposition appelle au retour à la Constitution de 1992 et l’impossibilité pour le président Faure Gnassingbé de se présenter pour un quatrième mandat en 2020, le pouvoir soutient mordicus que le président togolais ne peut être mis ainsi sur la touche.
La semaine dernière, alors qu’il était à Kigali, au Rwanda, le chef de l’État ghanéen avait envoyé son ministre de l’Intérieur, Albert Kan-Dapaah, annoncer la reprise de la table ronde politique. Le message de l’émissaire ghanéen avait bien été accueilli par les deux camps qui avaient par ailleurs confirmé leur disponibilité. L’opposition qui envisageait des manifestations de rue avait alors levé son mot d’ordre.
Cependant, dans l’attente de la reprise du dialogue politique, l’opposition a réitéré ses exigences lors d’une conférence de presse ce lundi. « Nous ne pouvons pas laisser Faure Gnassingbé être candidat en 2020, ce n’est pas possible, il n’est pas question que nous l’acceptions. Donc nous avons donné les conditions d’éligibilité du président de la République : la limitation des mandats, avec la mention que nous ne lâcherons jamais », a déclaré Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition.
« À partir de 2020, il ne sera plus candidat. Il faut un gouvernement de transition, une transition de partage des responsabilités. Nous n’allons pas le laisser diriger seul le pays, organiser les prochaines élections », a martelé de son côté le professeur Aimé Gogué.
Le dialogue censé apaiser les tensions sociopolitiques au Togo est visiblement en train de prendre du plomb dans l’aile, car l’on assiste à un véritable dialogue de sourds entre pouvoir et opposition. C’est à croire que, même si la reprise des pourparlers est envisageable, un accord devant aboutir à un consensus ne serait pas chose facile pour le chef de l’État ghanéen, facilitateur du dialogue.