Le procès du putsch manqué au Burkina Faso peine jusque-là à décoller, car les avocats de la défense récusent toujours le juge Seydou Ouédraogo en sa qualité de président de la cour militaire de Ouagadougou.
Reprise du procès du putsch manqué ce lundi, le juge Seydou Ouédraogo sur la sellette ?
Les audiences du procès des responsables présumés du putsch manqué de septembre 2015 reprennent ce lundi 26 mars 2018. Ces audiences marquent ainsi la troisième journée du procès. Et pourtant, le dossier n’a pas encore été examiné au fond. Les incidents de procédure ne font que se multiplier.
Dès la première journée de ce procès, les avocats de la défense ont récusé in limine litis (avant toute défense au fond) le juge Seydou Ouédraogo, président de la cour chargée de connaitre de l’affaire. Cette position de la défense des présumés putschistes n’a nullement varié malgré la succession des audiences. Aussi, pour ce lundi 26 mars, un autre incident pourrait encore survenir.
Les avocats de Gilbert Diendéré et des 83 autres prévenus restent en effet intransigeants, réclamant un procès juste et équitable pour leurs clients. « Il est établi que les juges qui nous jugeront ont été nommés par René Bagoro (…) Nous pensons que c’est un boulevard pour notre condamnation que d’être jugés par le plaignant par personne interposées », avait déploré Me Christophe Birba en prélude à la séance du 21 mars.
Poursuivant, l’avocat martèle : « Seydou Ouédraogo et son conseiller ont été choisis par le ministre de la Justice René Bagoro, lui-même partie civile dans le dossier. »
En d’autres termes, tant que le magistrat Seydou Ouedraogo siègera au tribunal en tant que juge président, Diendéré, Djibrill Bassolé et les 82 autres accusés ne se soumettront pas à cette procédure judiciaire qui se tient à la salle de banquet de Ouaga 2000.
Cependant, Me Sayouba Neya, avocat de la partie civile, rétorque que « la cour qui a été mise en place est conforme à la loi ».
Le bras de fer entre les parties à ce procès ne cesse de se corser au fil des audiences, laissant planer des doutes sur la tenue de ce procès dont le verdict est du reste très attendu aussi bien au pays des hommes intègres qu’à l’international.