Alors que plusieurs de ses compagnons l’exhortent à se porter candidat à la présidentielle de 2020, Guillaume Soro a décidé de ne pas se mettre dans la course. C’est du moins ce qu’a déclaré le PAN lors de sa rencontre avec les anciens Fescistes la semaine dernière.
L’ambition présidentielle de Guillaume Soro étouffée ?
Lors d’une manifestation de la section Yopougon du Réseau des amis de la Côte d’Ivoire (RACI) en juillet 2017, le fondateur de ladite organisation, le député Soro Kanigui s’était voulu formel : « Ma position n’a pas changé. Guillaume Soro doit être le candidat du RDR en 2020. »
Coulibaly Daouda, président de la Jeunesse Kigbafori Soro (JKS) a également réitéré ce même appel à l’endroit des membres de son organisation lors d’une rencontre à Bouaké, le 11 mars dernier : « Se mobiliser parce qu’en 2020, nous solliciterons la candidature de l’homme politique Guillaume Soro. »
Ainsi, les appels incessants à la candidature de Guillaume Kigbafori Soro à la présidentielle de 2020 ne cessent de s’accroitre. Même si l’intéressé ne s’est pas encore officiellement prononcé sur la question, ses faits et gestes restent cependant évocateurs quant à se positionner dans le starting-block pour la succession d’Alassane Ouattara.
En effet, le chef du Parlement ivoirien a boycotté le 3e congrès du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir), parti dont il est pourtant issu et qui l’a porté à la tête du perchoir à deux reprises. En dépit des différentes tractations pour ramener la cohésion à la rue Lepic, Soro et ses hommes ne cessent toujours de ramer à contre-courant.
Les relations entre le président Alassane Ouattara et son ancien Premier ministre se sont par ailleurs dégradées suite à l’éclatement d’une vague de mutineries à Bouaké en janvier 2017, et surtout lors de la découverte d’une cache d’armes chez Souleymane Kamaraté Koné dit Soul to Soul, le chef du protocole du PAN. Plusieurs médiations ont toutefois été initiées pour ramener le calme au sommet de l’État.
Aussi, à la rencontre de Guillaume Soro avec les anciens Fescistes à son domicile, le dimanche 18 mars dernier, l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a coupé court à tout ce qui se raconte sur son compte : « Je ne viens pas vous demander de m’accompagner quelque part, car je ne vais nulle part. » Poursuivant, Bogota a ajouté : « Ce regroupement n’est pas pour 2020. Je n’ai pas d’agenda caché. »
Cette mise au point du PAN vient ainsi calmer quelque peu les ardeurs de ceux qui lui prêtaient des ambitions présidentielles pour un futur très proche.
Mais ne l’oublions surtout pas, Soro s’est toujours présenté comme un « homme de mission ». Et donc si ses mandants lui confient la mission de briguer la Magistrature suprême en 2020, quelle pourrait être sa réaction ?
À plus de deux ans de la prochaine présidentielle, il parait trop tôt pour répondre à cette interrogation. Mais jusqu’à cette échéance, beaucoup d’eau pourrait couler sous le pont. « La politique étant la saine appréciation des réalités du moment », aimait à le dire Félix Houphouët-Boigny, le père fondateur de la Côte d’Ivoire.