L’ opposition ivoirienne a condamné, ce vendredi 23 mars 2018, la répression violente de la marche de protestation contre le maintien de la CEI. Celle-ci dénonce une « atteinte grave à la liberté d’expression ».
L’ opposition ivoirienne réagit après sa marche réprimée
Jeudi 22 mars 2018, les forces de l’ordre ont sévèrement réprimé la marche de l’opposition organisée en protestation contre le maintien de la Commission électorale indépendante (CEI) dans sa composition actuelle. À coup de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, les marcheurs ont rapidement été dispersés. Plusieurs manifestants ont même été interpellés par la police. Certaines sources mentionnent l’arrestation d’une quarantaine de personnes, mais aucun bilan officiel n’a encore été donné.
En revanche, face à cette repression du pouvoir, la plateforme des partis de l’opposition, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), n’a pas mis du temps à réagir. Ce vendredi 23 mars, Georges Armand Ouégnin a vivement condamné et stigmatisé les agissements du pouvoir.
Le président de l’EDS s’est dit « scandalisé par cette atteinte grave à la liberté d’expression », avant de martelé : « Dans un pays démocratique, on a le droit de manifester, d’exprimer son mécontentement par une marche pacifique et démocratique. »
Stéphane Kipré, président de l’UNG, est pour sa part sorti de sa réserve pour fustiger le régime Ouattara, indiquant que « les évènements de ce jour (la répression, ndlr) viennent encore confirmer que nous sommes dans une dictature ».
Cependant, le ministère de l’Intérieur a indiqué que la manifestation de l’opposition avait d’ores et déjà été interdite, faute d’accord sur le parcours. « Nous avons eu des réunions avec les organisateurs, à la préfecture, nous avons demandé que l’itinéraire ou la date de la marche soit modifié.Comme il n’y a pas eu d’accord, nous avons émis un arrêté pour l’interdire ».
Rappelons que ces agitations interviennent à moins de vingt-quatre heures des prochaines élections sénatoriales, prévues pour ce 24 mars. Un scrutin où le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’annonce d’ores et déjà le grand favori face à une poignée d’indépendants.