Le gouvernement ivoirien a adopté une mesure de départ volontaire pour diminuer l’effectif des FACI. Seulement, bon nombre d’éléments les mieux formés se précipitent pour profiter de cette retraite anticipée. Qu’est-ce qui explique donc cet empressement à sortir de la grande muette ?
Les raisons probables de la fuite des élites militaires des FACI
Après les mutineries qui ont éclaté à Bouaké avant de se répandre dans certaines grandes villes du pays, les autorités ivoiriennes ont décidé de mettre en place une politique de départ volontaire de l’Armée.
L’objectif de cette mesure est de réduire l’effectif pléthorique des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), mais surtout de remettre l’ordre au sein des troupes. Certaines sources révèlent que le gouvernement, en adoptant cette mesure, souhaite avant tout exfiltrer les ex-rebelles peu formés, qui ont grossi le nombre des troupes militaires.
Fin décembre 2017, 991 soldats ivoiriens sont ainsi sortis de l’armée. Le ministre de la Défense Hamed Bakayoko, lors de la remise des chèques aux militaires, avait révélé que ce sont environ 4000 soldats qui vont bientôt quitter les rangs des FACI d’ici 2020.
Seulement voilà, ce plan de départ semble se retourner contre leurs initiateurs. Selon JeuneAfrique, « dans plusieurs unités d’élite (armée de l’air, police, gendarmerie), les éléments les mieux formés ont massivement décidé de prendre leur retraite ». Pourquoi les éléments les plus formés s’empressent-ils alors de sortir de l’Armée ?
Il faut dire que les récurrents bruits de bottes ont laissé des traces dans l’armée ivoirienne. Au-delà des méfiances, le manque de respect de la hiérarchie a gagné les soldats. Selon certaines informations, c’est cette attitude qui aurait poussé le général Sékou Touré,à un moment donné, de vouloir rendre sa démission.
Par ailleurs, le montant perçu pour la retraite volontaire (10 à 15 millions) est aussi très attrayant, surtout en cette période de vaches maigres. Les autorités militaires ont également de plus en plus du mal à se faire entendre au sein de la population ivoirienne comme en témoignent les récents soulèvements à M’bahiakro, Bangolo et Bloléquin.