A l’instar de Guillaume Soro, Alain Lobognon vient de demander, une fois de plus, la célérité dans le procès des prisonniers pro-Gbagbo. Pour le député de Fresco, la justice ivoirienne fait du deux poids deux mesures.
Alain Lobognon très préoccupé par le cas des détenus sans procès
La justice ivoirienne apparait depuis un certain temps comme une justice à double vitesses. C’est du moins la conviction de l’Honorable Alain Lobognon qui déplore que plusieurs personnalités sont détenues dans les geôles ivoiriennes sans procès. Et pourtant, la justice a été prompte à juger et condamner Yao Kouadio Philippe, un habitant de la ville de M’Bahiakro qui appelait sur les réseaux sociaux, au meurtre des enfants des gendarmes suite à la découverte macabre du corps d’une adolescente.
Aussi, le député proche du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro a exprimé tout son étonnement quant à cette différence de traitement des justiciables. Sur son compte Twitter, il s’est ainsi offusqué : « La Justice de Côte d’Ivoire qui condamne sans tarder un jeune qui a récemment appelé au crime sur Facebook. Super bien. Mais à quand les procès de ces détenus sans procès dans les prisons? »
Cette interrogation de l’ancien ministre ivoirien des Sports est d’autant plus pertinente que de centaines de personnalités proches de l’ex-président Laurent Gbagbo ont été incarcérés sans véritable procès. Pour ceux dont l’affaire est déjà instruite, l’on sent une certaine lenteur dans la poursuite des audiences.
Assoa Adou, Lida Kouassi Moïse, Kouyo Téa Narcisse, Me Baï Patrice, Samba David et bien d’autres cadres de l’ancien régime sont emprisonnés depuis belle lurette sans que le juge ivoirien ne prononce leur condamnation définitive.
Guillaume Soro avait à cet effet appelé le président Alassane Ouattara à libérer ces prisonniers pro-Gbagbo pour décrisper, un tant soit peu, le climat politique ivoirien et amorcer la réconciliation nationale. De passage à Paris en mai 2017, il avait alors déclaré : « Il n’y a aucun intérêt à garder des gens en prison ». Puis, il ajoute : « C’est ensemble que nous devons construire la Côte d’Ivoire. »