Les Fescistes, toutes générations confondues, se sont retrouvés, ce dimanche 18 mars, chez Guillaume Soro pour se remémorer leur militantisme au sein de la FESCI. La rencontre, initialement prévue pour se tenir dans l’Hémicycle, a finalement eu lieu au domicile du PAN dans la commune de Marcory.
Parfaite communion entre Guillaume Soro et les anciens Fescistes
Après un rapide rassemblement à l’hôtel communal de Cocody, sous le coup le 14h 30, le cortège des anciens Fescistes s’est dirigé vers Marcory-résidentielle, lieu de résidence de Guillaume Soro. Ahipeaud Martial, Eugène Djué, Jean Blé Guirao, Karamoko Yayoro, Tohou Henri, Jean-Yves Dibopieu, Mian Augustin, et bien d’autres anciens leaders du syndicat estudiantin le plus représentatif étaient tous présents à ce rendez-vous avec le président de l’Assemblée nationale.
Et pourtant, cette rencontre avait suscité une véritable polémique sur les réseaux sociaux. Les tendances étaient partagées entre ceux qui étaient pour cette rencontre et ceux qui la trouvaient totalement inopportune. Quoi qu’il en soit, cette communion entre anciens Fescites s’est bel et bien tenue avec environ trois cents (300) participants.
Dès que le maître de cérémonie a déroulé le programme de la rencontre, un cri strident se fut entendre dans l’assemblée : « Préalable! » Il s’agissait de Baba Claude dit Gunter, ancien secrétaire général de la Fesci section campus 2, qui rappelait ainsi les chaudes réunions syndicales au campus.
Après la demande des nouvelles par Sidiki Konaté, proche du PAN, Eugène Djué a clairement indiqué l’esprit dans lequel cette rencontre a lieu. « Après plusieurs tentatives, nous avons enfin décidé de nous retrouver. On s’est trop dispersé, et tant que nous resterons dispersés, on ne nous verra pas. À la FESCI, nous étions des parents, et, en tant que parent, on transcende toutes limites, toutes obédiences. Si on est divisé, on va mourir comme des cons », a-t-il martelé.
Il a tout de même tenu à faire certaines mise au point : « Les gens qui disent qu’on est vendu, eux, ils voient les choses en vente et achat. Pour ceux qui disent qu’on a faim, eux ils ne voient pas plus loin que leur ventre. »
Poursuivant sur la même lancée, le tout premier secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Martial Ahipeaud, a indiqué à l’endroit de ses autres camarades de lutte qu’il est temps de se « repositionner ». « Des combattants de la liberté, mais socialement zéro », s’est-il insurgé.
L’adresse de Guillaume Soro à ses visiteurs
Prenant la parole, « Bogota » a remercié tous les anciens Fescistes qui se sont massivement rendus à son domicile, leur rappelant qu’ « après la FESCI, chacun a pris son itinéraire politique, mais notre dénominateur commun, c’est la FESCI ». Poursuivant, Guillaume Kigbafori Soro a précisé qu’ « il ne faut pas que cette rencontre effraie des gens dans le pays. Ce n’est pas pour 2020 ». Même s’il ajoute par ailleurs que « nous devons écrire notre propre histoire, car le militantisme est parti des cités universitaires ».
Le chef du Parlement ivoirien s’est toutefois rappelé de tous les anciens leaders de la FESCI « tombés », contraints à l’exil ou même emprisonnés. « Je salue Blé Goudé qui est à La Haye, avec qui je me suis déjà retrouvé en prison à Abidjan », a-t-il affirmé, sans oublier son directeur du protocole Souleymane Kamaraté : « Soul to Soul est en prison, ça nous fait mal. »
Il a par ailleurs appelé « tous les camarades de la diaspora » à réjoindre le mouvement, car ce qui caractérise les Fescistes, c’est la solidarité. « Je ne viens pas vous demander de m’accompagner quelque part, parce que je ne vais nulle part », a-t-il tranché à l’égard de ceux qui le soupçonnent d’avoir un « agenda caché » pour 2020.
Cette rencontre conviviale des anciens camarades s’est terminée par une collation offerte par l’ancien secrétaire générale de la FESCI (1995-1998) et une photo de famille. Ils ont par ailleurs promis de la pérenniser, car « l’heure a sonné pour que nous nous retrouvions », ont-ils déclaré en choeur.