La grève des enseignants guinéens vient d’être suspendue. Cette nouvelle a été annoncée par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée à l’issue d’un entretien avec le gouvernement, dans la nuit de ce mardi 13 mars.
Tout sur l’accord entre le SLECG et les autorités de la Guinée
Le gouvernement et les enseignants grévistes ont enfin trouvé un terrain d’entente. Un accord a été signé dans la soirée du mardi 13 mars entre le SLECG, le syndicat des enseignants, et les autorités guinéennes. En grève depuis un mois pour exiger une augmentation de salaire de 40%, les enseignants ont enfin eu gain de cause.
L’accord ordonne la levée de la suspension visant le meneur des événements, Aboubacar Soumah et le paiement de ses arriérés de salaire. Les autorités et le syndicat des enseignants se sont par ailleurs accordés pour le paiement des 30% restants des salaires à partir de fin mars 2018 avec effet rétroactif. Et ce, à compter du 1er janvier 2018 pour les enseignants en activité et du 1er novembre au 31 décembre 2017 pour les retraités.
Les parties ont en outre décidé d’ouvrir un couloir de négociations, du 2 au 25 mai, sur un salaire de base de tous les enseignants de huit-millions de francs guinéens.
Cet accord qui a permis de suspendre le mot d’ordre de grève est consécutif à plusieurs négociations après des revendications et autres manifestations à Conakry et dans plusieurs villes du pays. Auparavant, de nombreuses activités de protestation se sont succédé sans le moindre geste des autorités gouvernementales, qui bien au contraire, les qualifiaient d’être plutôt « politiques ».
En ce début de semaine, les enseignants avaient à nouveau investi les rues de la capitale guinéenne. Cette séance de protestation a connu une ampleur fulgurante du fait de celle de l’opposition qui est revenue sur ses revendications d’ordre électoral. Les échos de cette manifestation couplée ont contraint le gouvernement à trouver cette issue négociée.
Toutefois, beaucoup restent à faire en Guinée, car un autre challenge attend le gouvernement. « Maintenant, il faut faire face au front politique », a reconnu le conseiller d’Alpha Condé, Tibou Kamara.