Au Niger, le climat socioprofessionnel se crispe davantage après l’instauration de la nouvelle loi de finances. Les pressions autour de cette nouvelle disposition fiscale s’intensifient et plusieurs milliers de personnes sont descendus dans les rues de Niamey pour manifester leur ras-le-bol.
La loi de finances suscite des tensions à Niamey
La loi de finances 2018 a un goût amer plutôt pour les citoyens nigériens. Un collectif de la société civile et l’opposition politique se sont plusieurs fois levés pour décrier cette mesure qu’ils qualifient de loi « antisociale ».
Ces formations, depuis plusieurs mois, organisent des manifestations dans la capitale nigérienne et dans les grandes villes du pays pour exiger « l’abrogation » de ce dispositif fiscal qui « va appauvrir la population ».
Le dimanche 4 mars dernier, ce sont des milliers de personnes qui sont descendus dans les rues de Niamey pour protester contre la loi de finances et pour réclamer l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir.
Répondant à l’appel d’une coordination de syndicats, d’organisations de la société civile et de partis d’opposition, ces manifestants arboraient, pour la plupart, des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire « Abats la loi de finances injuste! », « Vive la société civile », « La lutte continue »…
Ces protestataires reprochent au gouvernement Mahamadou Issoufou d’avoir décidé de la hausse des taxes et d’impôts, qui vont « presser le peuple ». Ils dénoncent surtout des « avantages fiscaux d’une vingtaine de milliards de francs CFA » que l’État aurait accordés aux compagnies de téléphonie. Ce que démentent formellement les autorités nigériennes.
Le ministre Hassoumi Massaoudou a balayé du revers de la main cette idée et explique que la loi fiscale touche surtout le monde rural : « Toutes ces mesures concernent les villes. Donc, ça concerne un secteur qui n’était pratiquement pas fiscalisé et qui fait 59 % du PIB, et qui concerne des marchés, tous ces marchés que vous voyez, Katako, etc. Toute cette activité-là n’était pas du tout fiscalisée », avait-il indiqué.