Au sein de la famille RHDP, les divisions autour de la question du Parti unifié sont de plus en plus nettes. Le RDR souhaite fusionner avec le PDCI, mais le parti d’Henri Konan Bédié (HKB) vient de trancher : il n’y aura pas de parti unifié avant la présidentielle de 2020.
« Si parti unifié, il doit y avoir, ce sera après l’alternance » dixit Billon
Les relations entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Rassemblement des républicains (RDR) de l’actuel président Alassane Ouattara ne sont plus au beau fixe. Alliés hier, ces maillons essentiels du RHDP (coalition au pouvoir) ne sont pas loin de devenir des adversaires.
Si ces deux formations politiques ont connu leurs heures de gloire lorsqu’il s’agissait de s’associer pour faire tomber l’ex-président Laurent Gbagbo, cette époque semble désormais reléguée aux oubliettes. La cause ? Le projet d’aller en Parti unifié pour la présidentielle de 2020 divise les houphouétistes.
Le RDR souhaite fusionner avec son allié d’ici la fin de l’année, mais le parti septuagénaire ne l’entend pas de cette oreille. Pour les cadres du PDCI, aller en parti unifié signifierait la mort du parti créé par Félix Houphouët-Boigny. Si Parti unifié, il doit y avoir, les partisans du RDR qui ont quitté le vieux parti en 1994 pour fonder le parti républicain doivent simplement revenir à la maison (PDCI), a fait savoir le porte-parole adjoint du PDCI Jean-Louis Billon.
« Que nos partenaires du RHDP ne s’inquiètent pas. Le PDCI conservera son nom. On n’a jamais vu un enfant demander au père de prendre le nom de l’enfant. À tout âge, l’enfant doit respect et honneur au père. Longue vie au PDCI ! Cap sur 2020 ! », a-t-il indiqué ce samedi 10 mars à Yamoussoukro, lors de la cérémonie d’hommage à HKB.
Poursuivant, il a donné la position de son parti en ce qui concerne la fusion : « Pour le PDCI, il n’y aura pas de parti unifié avant la présidentielle de 2020. »
Comme pour enfoncer le clou, le numéro 2 du parti, Maurice Kakou Guikahué s’est prononcé sur la promesse qu’aurait faite le chef de l’État à son ainé Bédié. Le Secrétaire exécutif du PDCI a rappelé que l’« appel de Daoukro » lancé en 2014 pour la réélection du président Ouattara avait pour corollaire le retour de l’ascenseur en faveur du PDCI. « Ceux qui discutent de promesse, ne les écoutez pas parce qu’il y a bel et bien eu promesse. 2015, c’est Ouattara. 2020, c’est le PDCI », a-t-il souligné.