L’opposition ivoirienne a visiblement décidé de boycotter les élections sénatoriales. Jusqu’à ce vendredi 9 mars 2018, date limite pour le dépôt des candidatures, aucune personnalité de l’opposition n’a déposé de dossier, selon des informations fournies par la Commission électorale indépendante (CEI).
Sénatoriales, l’opposition ne dépose aucune candidature
Lancé le 23 février, le dépôt des candidatures pour les élections sénatoriales a pris fin ce vendredi 9 mars. Si dès les premières journées, les potentiels prétendants au Sénat se sont montrés, on ne peut plus réticents, la Commission électorale indépendante (CEI) a finalement enregistré une soixantaine de candidats.
En effet, les services de Youssouf Bakayoko ont réceptionné, ces derniers jours, des candidatures d’indépendants, mais également celles du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir).
Il faut dire que le PDCI d’Henri Konan Bédié et le RDR d’Alassane Ouattara n’iront pas en rang dispersé à ces joutes électorales. Après une longue période de froid pour la mise en place du Parti unifié, les alliés ont finalement réussi à accorder leurs violons pour sortir des listes communes avant les scrutins pour la création du Sénat, deuxième chambre du Parlement ivoirien institué par la Constitution d’octobre 2016.
L’alliance au pouvoir vient de déposer 33 listes pour les 66 sièges à pourvoir dans les 33 régions de Côte d’Ivoire. « À la clôture des candidatures fixée ce vendredi, nous avons enregistré 33 listes du Rassemblement des houphouetistes pour la paix (RHDP, la coalition soutenant le président ivoirien Alassane Ouattara), contre une dizaine de listes indépendantes », a déclaré un responsable de la CEI.
Toutefois, l’opposition qui exige une réforme de la CEI n’a présenté aucune candidature. « Il n’y a pas une liste de l’opposition », a souligné le président de l’institution. Les deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI) et d’autres partis de l’opposition ont maintes fois appelé les autorités ivoiriennes à un dialogue en vue d’arrêter, de façon consensuelle, des réformes à apporter au système électoral, quitte à boycotter les élections.
Fort de cela, le navire RHDP devra ainsi affronter des indépendants, qui lorgnent également des sièges dans le futur Sénat.