Par crainte d’attaques des séparatistes, le gouvernement Paul Biya avait instauré un couvre-feu dans les deux régions anglophones. Cette mesure limitant la circulation des personnes et des biens vient d’être prolongée d’une semaine.
Le gouvernement Paul Biya prolonge le couvre-feu dans les régions anglophones
Le Cameroun traverse, depuis quelques années déjà, une crise politique qui s’est transformée en conflit armé. La région du Nord-ouest, partie anglophone régulièrement en proie à des attaques, est devenue la cible privilégiée des séparatistes qui luttent pour l’indépendance de la République de l’Ambazonie.
Après l’arrestation de Julius Sisiku Ayuk Tabe, le président du mouvement séparatiste anglophone, cette partie du territoire a fait l’objet de nombreuses incursions de la part des sécessionnistes et a essuyé de nombreuses attaques ciblées.
La situation sécuritaire dans les localités de Bamenda et Aborkem s’est considérablement détériorée et la nébuleuse sécessionniste camerounaise menace, via les réseaux sociaux, d’attaquer certains sites.
Cette situation a conduit le gouvernement Paul Biya à instaurer un couvre-feu début février dans les deux régions anglophones en raison de menaces « d’attaques imminentes » de sécessionnistes.
Dimanche 4 mars, Adolphe Lele Lafrique, gouverneur de la région du Nord-ouest, a prorogé pour une semaine renouvelable cette mesure restreignant les mouvements des populations. « Le gouverneur a renouvelé les textes limitant la circulation des personnes et des biens à partir du 3 mars 2018 de 21h00 à 05h00 dans la région du nord-ouest pour une période d’une semaine renouvelable », indique le communiqué.
Entre d’autres termes, la circulation des véhicules, des personnes et des marchandises, les restaurants, les boîtes de nuit et autres lieux publics sont strictement interdits entre 21 heures et 5 heures du matin.
Pour les autorités camerounaises, cette mesure vise à stabiliser cette partie du Cameroun. « La prolongation du couvre-feu vise à mettre fin aux activités néfastes des militants sécessionnistes et de quelques individus mal intentionnés qui prennent en otage notre région pacifique et hospitalière », a expliqué le gouverneur.