La guéguerre entre le camp Ouattara et celui de Soro est en passe de devenir un mauvais souvenir. Et pour cause, les hommes du PAN qui avaient été débarqués de leurs postes dans l’administration pourraient être réintégrés.
La hache de guerre définitivement enterrée entre Soro et le RDR ?
En rupture de ban avec son parti, le Rassemblement des républicains (RDR), Guillaume Soro et ses compagnons étaient régulièrement cloués au pilori par le camp présidentiel. En effet, depuis l’éclatement d’une vague de mutineries à Bouaké, en janvier 2017, les relations entre Alassane Ouattara et son ancien Premier ministre n’étaient plus au beau fixe. Ces relations se sont davantage dégradées avec la découverte, en mai 2017 à Bouaké, d’un impressionnant arsenal de guerre au domicile de Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul, le chef du protocole du président de l’Assemblée nationale.
Aussi, les positions étaient tranchées entre le camp Ouattara et le camp Soro. En témoigne l’absence fort remarquée du chef du Parlement et ses proches au 3e congrès ordinaire du RDR. Le président ivoirien avait alors pris la décision de démettre de leurs fonctions, tous ceux qui se réclamaient ou qui étaient réputés proches de Guillaume Kigbafori Soro.
Alphonse Soro, Méité Sindou, Issiaka Fofana, pour ne citer que ceux-là, avaient alors été licenciés respectivement du Cabinet du Premier ministre, du Secrétariat national à la Bonne Gouvernance et de la direction générale de la Lonaci.
L’arrestation de Soul to Soul, en octobre dernier, a été la pilule de trop que ne pouvait supporter la GSK Team. Konaté Sidiki, l’un des fidèles compagnons de Soro, avait même évoqué « une épuration politique ». Et depuis, le clan Soro s’était lancé dans des actions solitaires et de défiance au parti présidentiel.
Mais, suite à plusieurs médiations, dont celle de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, Alassane Ouattara et Guillaume Soro se sont finalement rencontrés en novembre. Ce fut alors le début d’une décrispation entre les deux personnalités ivoiriennes. 2020 approche à grands pas, et l’élection présidentielle avec. Les cadres de la rue Lepic, conscients que cette division pourrait leur être préjudiciable lors de ces joutes électorales, ont décidé de battre le rappel de leur troupe.
En déplacement à Korhogo, Henriette Dagri Diabaté, la présidente du parti a donc donné le ton d’une union sacrée entre les républicains. « Rien ne doit nous diviser, nous venons de loin », a-t-elle déclaré. C’est à juste titre que la réintégration des hommes de Soro à leurs différents postes a été annoncée. Quid du cas Soul to Soul, dont la détention vient d’être prorogée de quatre (4) mois ?
Seulement, l’interrogation qui taraude les esprits sur les rives de lagune Ebrié est de savoir si Guillaume Soro et ses hommes saisiront cette main tendue des pro-Ouattara, d’autant plus que l’ex-secrétaire général de la FESCI entend voler de ses propres ailes pour la présidentielle de 2020. C’est du moins ce à quoi l’incitent ses proches dans leurs différentes sorties.