Le groupe du terroriste Iyad Ag Ghali a revendiqué l’attaque de Ouagadougou du 2 mars dernier. Mais selon le mode opératoire des assaillants, il est fort probable qu’il y ait des complicités au sein de l’armée burkinabè.
Des militaires burkinabè impliqués dans l’attaque de Ougadougou ?
Les souvenirs sont encore frais dans les esprits et la capitale burkinabè est encore sous le choc. Ce vendredi 2 mars, des assaillants ont pris d’assaut plusieurs symboles, dont l’état-major des armées, l’ambassade de France, ainsi que l’institut français. Le bilan officiel de cette attaque de Ouagadougou fait état de seize (16) morts, dont huit (8) assaillants et huit (8) militaires burkinabè.
Cependant, la manière dont a opéré les terroristes pour s’attaquer au QG (Quartier général) de l’armée burkinabè appelle à s’y intéresser de près. Ces assaillants étaient en effet vêtus d’uniformes militaires. Ils sont arrivés à bord d’un véhicule bourré d’explosifs, mais qui n’a curieusement pas fait l’objet d’une fouille minutieuse à l’entrée de l’état-major. Une fois à l’intérieur du camp, ce mystérieux commando, composé en majorité de ressortissants burkinabè, a aussitôt lancé son attaque.
« Ils ont abattu le garde puis ont balancé une grenade sur le poste de garde. Ils ont ensuite dirigé le véhicule vers la salle où devait se tenir une réunion du commandement de l’armée sur le G5 Sahel avant de le faire exploser », raconte une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Des enquêtes ouvertes ont par ailleurs permis de mettre le grappin sur des individus soupçonnés d’avoir un lien avec les attentats. Une source proche du dossier révèle que « c’est un attentat commandé et payé. Recherchez les transactions financières des personnes en jugement et vous comprendrez ». Serait-ce pour établir une correlation entre le procès de Gilbert Diendéré, Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch manqué et cette attaque terroriste ?
En attendant d’en savoir davantage, l’attentat vient d’être revendiqué par un vétéran du terrorisme dans la vaste région sahélienne.
Iyad Ag Ghali revendique les événements de Ouagadougou
L’attentat est d’ailleurs susceptible d’être une attaque jihadiste. Par un message adressé au site d’information mauritanien ANI que Nusrat al-Islam Wal Muslimin (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), la coalition jihadiste dirigée par le terroriste malien Iyad Ag Ghali, indique avoir agi « en représailles à la mort de ses leaders ».
Une attaque menée par la force française Barkhane présente au Mali avait en effet occasionné la mort de plusieurs éléments de ce groupe, dont Malick Ag Wanasnat, un homme de confiance du chef terroriste. D’où l’attaque de l’ambassade de France et de l’institut français de Ouagadougou. Mais pourquoi donc avoir perpétré cette attaque sur l’état-major ? Certainement un signal envoyé à la coalition du G5 Sahel qui vient d’obtenir un appui budgetaire à la conférence de Bruxelles.