Ouagadougou s’est réveillé sous un déluge de feu, ce 2 mars 2018. Dans la matinée de ce vendredi, des assaillants non encore identifiés ont attaqué à l’arme lourde les environs de l’ambassade de France, la Primature, l’état-major de l’armée burkinabè et plusieurs autres cibles.
Ouagadougou à feu et à sang ce vendredi
De fortes déflagrations ont été entendues, ce vendredi matin, au centre-ville de Ouagadougou, dans un périmètre comprenant la Primature, l’ambassade de France, le marché Rood Woko. La situation est toujours confuse dans la capitale burkinabè, car l’on ne sait véritablement pas la cible exacte de cette énième attaque. Cependant, l’ambassade de France qui a lancé l’alerte via son compte Facebook a demandé à ses compatriotes de se mettre à couvert.
À en croire des sources concordantes, cinq individus lourdement armés se trouvant à bord d’un véhicule ont ouvert le feu sur des civils, avant de se diriger vers l’ambassade de France. Ces témoins indiquent par ailleurs que de fortes détonations ont été entendues dans les environs de l’état-major de l’armée burkinabè et de l’institut français. Une épaisse fumée noir s’élevait sur les lieux de l’attaque.
Pour l’heure, aucune information sur les victimes civiles n’est disponible, mais selon un bilan provisoire du gouvernement, quatre assaillants ont été neutralisés et les opérations des forces de l’ordre sont en cours.
Que d’interrogations sur les causes de ces fusillades à Ouagadougou !
Le Burkina Faso fait l’objet d’une menace terroriste persistante. Après l’attaque du Splendid Hôtel et du restaurant Cappuccino en janvier 2016, les terroristes ont a nouveau jeté leur dévolu sur le café Aziz Istanbul en août 2017. De même, les attaques au nord du pays sont légion, et les Burkinabè vivent dans une psychose généralisée. La tension politique est également à son comble avec le procès de certains barons de l’ancien pouvoir.
Cet incident intervient donc quatre (4) jours après la suspension du procès de présumés responsables du putsch manqué de 2015 à Ouagadougou. Au nombre des 84 prévenus de ce procès, figurent deux hauts cadres de l’armée, Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, respectivement chef d’état-major particulier et ministre des Affaires étrangères sous le régime Compaoré. Leurs partisans ne cessent d’appeler à leur libération, mais les autorités burkinabè restent déterminées à porter le procès des auteurs du putsch manqué de 2015 à son terme.
Par ailleurs, après la conférence de Bruxelles du G5 Sahel, les groupes terroristes ont menacé de sévir pour entraver l’opérationnalité de la force conjointe. Ces derniers temps, les attaques terroristes se multiplient dans la vaste région sahélienne. Plusieurs soldats français et maliens ont péri, en debut de semaine, dans l’explosion de mines artisanales.