La pression autour de la réforme de la CEI s’accentue. Dans un communiqué publié ce 1er mars, l’opposition ivoirienne a réagi au refus du gouvernement et appelle les différents partis politiques à taire leurs querelles « en vue de se rassembler pour sauver la nation ».
Réforme de la CEI, le gouvernement refuse…
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), soucieuse pour des élections apaisées et sans violence en Côte d’Ivoire, avait appelé les autorités ivoiriennes à une reforme de la CEI. « La Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI), dans sa composante actuelle, ne peut se permettre d’entreprendre l’organisation d’une quelconque élection tant qu’elle n’est pas réformée en profondeur », avait-elle recommandé.
Après l’injonction de la Cour africaine, les revendications se sont intensifiées pour exiger le renouvellement de l’Institution chargée d’organiser les élections dans le pays. Plusieurs partis politiques, dont le FPI, exigent le départ de Youssouf Bakayoko, de la tête de l’institution qu’il dirige depuis février 2010. Certains cadres du PDCI critiquent également cette institution qu’ils considèrent comme totalement inféodée au pouvoir actuel.
Malgré toute cette pression, le Gouvernement ivoirien écarte toute idée de dissoudre l’équipe qui a pris la décision historique d’annoncer, depuis le Golf Hôtel, la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Mieux, le chef de l’État a pris une ordonnance pour précipiter l’installation du nouveau Sénat. Les premières élections sénatoriales auront donc lieu le 24 mars prochain. Aussi, le régime d’Abidjan a déclaré l’opposition irrecevable en sa demande de dialoguer pour une reforme consensuelle de la CEI avant les élections locales.
« À notre offre de dialogue et de concertations pour parvenir à un consensus (…), le gouvernement a répondu par une fin de non-recevoir, par courrier, en date du 26 février 2018 signé par Monsieur Jeannot Ahoussou-Kouadio ministre d’État, auprès du Président de la République (…) Le gouvernement (…) affirme qu’il ne lui parait pas opportun de l’exécuter avant les échéances électorales », peut-on lire dans le communiqué.
… l’opposition se dresse et envisage de former un front commun
Les partis de l’opposition, signataires de cette déclaration, jugent cette décision du gouvernement « méprisante et belliciste ». Fort de cela, l’opposition souhaite parler d’une seule et même voix afin « d’empêcher de laisser germer et prospérer les graines du despotisme en Côte d’Ivoire ».
L’opposition appelle donc « toutes les organisations politiques (…) afin qu’ils taisent leurs querelles et divisions pour se rassembler en vue de sauver la nation qui avance à grands pas vers le chaos politique, économique et social. »