Le phénomène d’enlèvement d’enfants a pris des proportions on ne peut plus inquiétantes ces derniers temps. La découverte du corps sans vie à Abidjan du petit Traoré Aboubakar Sidiki apparait, à n’en point douter, le crime de trop. Y’aurait-il une corrélation entre ces évènements tragiques et les prochaines élections annoncées en Côte d’Ivoire ?
De réelles menaces planent sur les enfants en Côte d’Ivoire
Les élections sénatoriales, municipales et régionales sont prévues pour cette année 2018. Les partis politiques et autres états-majors des potentiels candidats s’activent d’ores et déjà pour avoir la faveur des électeurs lors de ces joutes électorales. Curieusement, un phénomène étrange est en train de se perpétuer à Abidjan et dans plusieurs autres villes ivoiriennes. Il s’agit de l’enlèvement d’enfants à l’approche des élections.
Les réseaux sociaux s’étaient en effet enflammés au sujet de la découverte du corps sans vie du petit Traoré Aboubakar Sidiki derrière le nouveau Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angré. L’auteur de ce crime rituel, un bijoutier du quartier Williamsville, dit avoir enlevé l’enfant, l’a conduit sur les lieux de son forfait et l’a égorgé sur instruction de son marabout.
Les aveux de l’assassin du petit Bouba
La réaction de Mamadou Koulibaly
En voyage à Berlin dans la capitale allemande, Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER, opposition) semble connaitre les raisons occultes de cette pratique : « On apprend qu’un enfant, Traoré Aboubacar, a été sacrifié par quelqu’un qui a recueilli tout son sang pour des sacrifices qui vont être certainement humains. »
Poursuivant, l’ex-député de Koumassi explique : « Chaque fois que nous avons des élections qui se rapprochent, la société magique fait son apparition de nouveau, cherche du sang, fait des sacrifices. Savez-vous pourquoi cela arrive ? C’est parce que justement les élections sont en train d’arriver aussi. Et parce que nous sommes dans une société magique, on est convaincu qu’en faisant du sacrifice humain, on peut gagner des élections. On est convaincu que si on veut rester au pouvoir, il faut tuer des hommes pour faire des sacrifices. »
Avant d’en appeler à la conscience collective : « Et, si nous sortions de la société magique, si nous abandonnions ce fétichisme pour entrer dans la démocratie ? »
Notons que plusieurs autres cas de disparition d’enfants sont observés çà et là dans la capitale ivoirienne. Et pourtant, les auteurs de ces crimes sont rarement inquiétés. C’est à croire qu’une main puissante, hautement placée, les soutient dans leurs dérives meurtrières. Les autorités ivoiriennes sont donc interpellées quant à trouver une solution durable à cette pratique qui crée une véritable psychose dans le district d’Abidjan.