Le débat sur la mise en place de nouvelles institutions bat son plein en Côte d’Ivoire. Au-delà de l’espoir suscité par le Sénat, il y a encore des questions et des incertitudes quant au bon fonctionnement de ces institutions budgétivores.
Que d’interrogations autour de la mise en place de nouvelles institutions
L’économie ivoirienne a renoué avec la croissance sous la gouvernance du président Alassane Ouattara. Si la plupart des indices sont au vert, comme l’atteste le dernier rapport de la Banque Mondiale (BM), les populations ivoiriennes ont néanmoins beaucoup de mal à apercevoir les retombées de cette croissance économique.
Alors que bon nombre d’Ivoiriens se plaignent de la paupérisation galopante, le Chef de l’État poursuit sa politique de mise en place de nouvelles institutions consacrées par la Constitution de la 3e République. La vice-présidence, aujourd’hui dirigée par l’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan, et le Sénat qui est la deuxième chambre du Parlement. Les élections devant aboutir à la mise en place de cette institution qui assurera la représentation des collectivités territoriales et des Ivoiriens vivant à l’étranger se tiendront le 24 mars prochain.
Toutefois, ces institutions tant décriées par une partie de la classe politique ivoirienne vont engendrer de lourdes charges pour ce pays qui a pour ambition de devenir émergent à l’horizon 2020. « Le Sénat, on sait d’avance que ça ne va servir à rien. Or, la vérité est qu’il y a déjà trop d’institutions qui ne servent à rien. Je ne vois pas ce qu’un Sénat peut nous apporter », a dénoncé l’ancien ministre Gnamien Konan.
La Côte d’Ivoire a-t-elle réellement besoin de toutes ces institutions pour son développement ? L’ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon s’est également prononcé sur le caractère inopportun de la création de ces institutions. « Pour ma part, j’estime que notre pays n’a pas besoin d’institutions multiples, mais surtout d’actions fortes pour améliorer le quotidien des Ivoiriens », a-t-il posté sur son compte Tweeter.
Quoi qu’il en soit, les élus locaux semblent réticents quant à la mise en place du Sénat . Cinq jours après le lancement du dépôt de candidature, aucune personnalité ivoirienne ne s’est encore présentée pour déposer son dossier.