Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro entretient d’« excellentes » relations avec son homologue français François De Rugy. Après sa visite à Paris, c’est au tour du chef du Parlement français de séjourner en Côte d’Ivoire. Serait-ce un soutien implicite des autorités françaises aux ambitions présidentielles de Soro ?
Un rapprochement Guillaume Soro – François De Rugy qui en dit long
Loin des dissensions qui règnent au sein du navire RHDP, Guillaume Soro se forge petit à petit un destin présidentiel. Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne consulte, écoute et échange avec des personnalités occupant une position charnière aussi bien dans la classe politique ivoirienne qu’à l’international.
L’ex-leader de l’ex-rébellion ivoirienne pousse donc ses pions et ripoline son image sans tambour ni trompette. Signe d’une précampagne, il a lancé un concept « crush party » et sillonne diverses localités du pays. L’ancien Premier ministre semble ainsi avoir fait sien l’adage selon lequel « qui veut aller loin ménage sa monture ».
Parfois marginalisé par le pouvoir d’Abidjan, Guillaume Soro tisse sa toile à l’international. Ses voyages à l’étranger sont ainsi loin d’être fortuits. Le vice-président du Rassemblement des républicains (RDR) était en effet l’invité d’honneur du premier congrès de La République en marche (LREM), le parti d’Emmanuel Macron.
Début février, le PAN était également à Paris, la capitale française, pour prendre part à la réunion du bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) dont il est le premier vice-président. En marge de cette cérémonie, il a été reçu en audience par le Président de l’Assemblée nationale François de Rugy.
Le chef du Parlement français a donc rendu la potitesse à son homologue ivoirien en effectuant une visite en Côte d’Ivoire. Il a été reçu en audience par le PAN, dès son arrivée sur les bords de la lagune Ebrié, ce lundi. « Les relations entre nos deux institutions parlementaires et au-delà, nos deux pays, sont des relations excellentes », s’est félicité l’ancien leader de la FESCI au terme de cet entretien.
Si cette visite privée du PAN français vise à renforcer les liens de coopération entre la France et la Côte d’Ivoire, elle s’assimile à un subtil message du président Macron adressé à Guillaume Soro. Il faut dire que le nouveau patron de l’Élysée veut changer la politique française, y compris ses vieilles habitudes avec l’Afrique. Seule une nouvelle génération d’hommes politiques pourrait permettre une relation saine entre la France et ses anciennes colonies.
En pareille occurrence, Guillaume Soro apparaitrait comme un pion essentiel en vue du renouvellement du paysage politique ivoirien. Mais son passé de chef rebelle ne jouerait-il pas contre lui ? Pas tant que ça, martèlent certains observateurs qui estiment que Soro s’est lancé dans une vaste campagne de pardon et de réconciliation nationale qui pourrait lui être profitable en cas de positionnement.