Le général Gilbert Diendéré et 83 autres personnes comparaitront ce mardi 27 février 2018 devant la justice burkinabè. Ces proches de l’ancien président Blaise Compaoré sont jugés dans le cadre du putsch manqué de 2015. Vu l’ampleur de cette affaire, les autorités burkinabè ont renforcé le dispositif sécuritaire autour de la salle du procès.
L’ouverture du procès Gilbert Diendéré s’annonce sous de hautes tensions
En septembre 2015, le Burkina Faso a essuyé une tentative de coup d’État. Des soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, ont tenté de renverser le gouvernement de transition. Ce putsch s’est soldé par un échec puisque les organes de transition ont vite été réinstallés au pouvoir.
Les généraux, dont l’ancien chef d’état-major Gilbert Diendéré, qui ont mené ce putsch manqué ont été incarcérés et sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.
Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie sous le régime Compaoré, est également poursuivi dans cette affaire. Sur la base d’enregistrement téléphonique, ce haut gradé de l’armée burkinabè aurait eu une conversation avec le chef du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch manqué.
Le Commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire de Ouagadougou avait même lancé un mandat d’arrêt contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne pour son implication présumée dans ce forcing militaire.
Les autorités ont en outre poursuivi leurs enquêtes sur le territoire national aux fins de situer les responsabilités de ces 84 personnes mises en cause. L’ouverture du procès de ces accusés est prévue pour ce mardi 27 février dans la salle des banquets à Ouagadougou.
Pour cette première audience, un important dispositif militaire a été mis en place. Des centaines de forces de défense et de sécurité mobilisés et des véhicules blindés ont été mobilisés aux abords de la salle.
L’objectif de ce renforcement sécuritaire est de dissuader les partisans et proches des accusés qui envisagent de manifester leur désaccord quant à ce procès. Le ministre d’État, ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré avait lui-même affirmé que des actions visant à déstabiliser ce procès étaient menées en souterrain.