Au Tchad, le président Idriss Déby a usé du pouvoir que lui confère la Constitution pour gracier des centaines de prisonniers. Ce sont en tout 295 détenus qui viennent de bénéficier de cette remise en liberté.
Idriss Déby grâcie des détenus, l’opération désengorgement des prisons en marche?
Ce vendredi 23 février, quelques centaines de pensionnaires de la Maison d’arrêt de N’Djaména ont été libérés. Ils étaient au total 295 prisonniers qui ont reçu des mains des autorités judiciaires leurs certificats de remise en liberté.
Cet acte est un « cadeau » du président de la République Idriss Déby. En effet, cette libération est en accord avec le décret 208 du 4 février portant remise collective de peine signé par le chef de l’État.
Cette mesure de grâce intervient après la visite inopinée du Chef de l’État à la prison de la capitale pour s’imprégner des conditions de vie des détenus et surtout de leur sécurité. Le tombeur d’Hissène Habré avait pu constater les conditions lamentables de cette ancienne garnison de gendarmerie, transformée en prison en 2011 pour abriter des personnes détenues.
Cette grâce présidentielle laisse penser qu’elle a été prise dans le but de désengorger la maison d’arrêt en vue d’améliorer les conditions de détention. Toutefois, le procureur de la République Mahamant Saleh Youssouf précisera que cette faveur allège uniquement la peine et non la condamnation civile. En clair, « les détenus mis en liberté sont redevables à l’égard des victimes. Ils doivent réparer les conséquences civiles », a-t-il indiqué.
Parmi les bénéficiaires de cette mesure, ceux qui ont été condamnés à plus de 5 ans doivent nécessairement purger le reste de leur sentence avant de sortir.
Le secrétaire général du ministère la Justice Djimadjimbaye Katangar Aimé précisera que « c’est par humaniste que le chef de l’État a décidé d’alléger la souffrance de ses concitoyens incarcérés », et assure que « ces bénéficiaires seront pris en charge dans le programme de réinsertion sociale du gouvernement ».