Deux ans après les évènements tragiques de Grand-Bassam, des proches de victimes françaises ont rencontré un juge à Paris pour en savoir davantage sur l’évolution des enquêtes. Mais il se trouve que la justice ivoirienne n’a pas encore transmis le dossier.
La justice française saisie du dossier de l’attentat de Grand-Bassam
Les souvenirs sont encore vifs quant à l’attaque terroriste perpétrée dans la station balnéaire de Grand-Bassam le 13 mars 2016. Cependant, les victimes ou leurs ayants-droit ont du mal à voir progresser le dossier judiciaire.
Aussi, des proches de quatre victimes françaises sont allés, ce jeudi, s’enquérir de l’évolution des enquêtes auprès des juges d’instruction du pôle antiterroriste de Paris. Car la justice française s’était en effet saisie du dossier du fait de la présence de ses ressortissants parmi les victimes de cet attentat.
Mais le constat est on ne peut plus désolant. A en croire Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général de l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) qui s’était constitué partie civile dans l’affaire, la lenteur des investigations est due aux autorités judiciaires ivoiriennes.
« Le dossier est loin d’être vide comme on aurait pu le penser. Les investigations mènent au Mali et nous attendons le retour de l’enquête ivoirienne qui n’a pas encore été transmise au dossier », a-t-il déploré.
A noter toutefois que cet attentat avait été revendiqué par Mokhtar Belmokhtar, le chef d’Al-Mourabitoune, groupe jihadiste affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Plusieurs personnes, dont les présumés cerveaux de l’attaque et Kounta Dallah et Mimi Ould Baba Ould Cheikh, avaient été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
Les autorités sécuritaires ivoiriennes, sénégalaises, maliennes et burkinabè avaient par ailleurs mutualisé leurs forces pour traquer les auteurs et complices de ces attaques, d’autant plus que c’est ce même réseau de terroristes qui opère dans la sous-région ouest-africaine. Hamed Bakayoko, alors ministre ivoirien de la Sécurité, avait même évoqué une connexion entre les attentats survenus à Bamako, à Ouagadougou et à Grand-Bassam.
Qu’est-ce qui pourrait donc justifier qu’Abidjan n’ait pas encore transmis le dossier d’instruction à la partie française ? Y’aurait-il eu des entraves à l’enquête ? Combien de temps faudrait-il encore pour boucler ce dossier ? Voici autant d’interrogations qui taraudent l’esprit des proches des victimes qui ne font que s’impatienter.
Pour rappel, Grand-Bassam, ville balnéaire de la banlieue abidjanaise, a été frappée par un attentat terroriste le 13 mars 2016, le premier du genre en Côte d’Ivoire. Cette attaque avait officiellement fait 22 morts, dont 16 civils, 3 militaires et 3 terroristes, ainsi que 33 blessés.