La date des élections sénatoriales a été fixée au 24 mars prochain. Mais avant la tenue de ce scrutin, le premier du genre en Côte d’Ivoire, Jeannot Ahoussou-Kouadio est d’ores et déjà coopté pour diriger cette nouvelle institution.
Jeannot Ahoussou-Kouadio, président du Sénat ?
A l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi 21 février, le gouvernement ivoirien a décidé d’inviter le collège électoral le 24 mars 2018. Ce collège électoral est composé des conseillers de District autonome élus, des conseillers régionaux, des conseillers municipaux, à l’exception de ceux figurant sur une liste de conseillers de district autonome élus, car il s’agit d’un suffrage universel indirect.
Au terme de ce scrutin, 66 Sénateurs séront élus, en raison de deux Sénateurs par région, et le troisième tiers des membres de cette institution sera nommé par le président Alassane Ouattara. Cette deuxième chambre du Parlement ivoirien établira ses quartiers à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire.
Mais bien avant sa mise en place officielle, le Sénat pourrait connaitre d’office son président. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Jeannot Ahoussou-Kouadio, cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Loin d’être fortuite, cette nomination presqu’anticipée de ce fidèle lieutenant d’Henri Konan Bédié s’inscrit dans le cadre du RHDP, coalition au pouvoir. Cette alliance, dont le PDCI et le RDR sont les maillons essentiels, a pris quelques rides ces dernières années. Le parti unifié tant souhaité par les leaders des deux formations politiques peinent à se mettre en place.
Les membres du vieux parti et ceux de la rue Lepic peinent à accorder leurs violons quant à la présidentielle de 2020, car le président Bédié ne veut nullement rénoncer à faire d’un militant actif du PDCI le candidat unique du RHDP. Cette situation a quasiment placé cette coalition au bord de l’implosion. La nomination d’office d’Ahoussou-Kouadio par le président ivoirien permettrait un tant soit peu de faire baisser le mercure entre les deux alliés en attendant de trouver un compromis.
Notons par ailleurs que l’opposition réclame toujours la réforme de la Commission électorale indépendant (CEI), indiquant en outre que les conditions d’organisation de ce scrutin ne sont pas conformes à la Constitution. Mais Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement, est aussitôt monté au créneau et s’est voulu on ne peut plus formel : « Il n’y a aucun problème par rapport au respect de notre Constitution, ce n’est pas la CEI qui vote. »