Neuf (9) partis sur les quinze (15) que compose le groupement politique dirigé par Jean Ping ont déclaré par un communiqué que la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) ne participera pas aux élections législatives à venir, mais cette décision semble ne pas faire l’unanimité au sein de l’opposition.
La CNR de Jean Ping entretient un flou sur les élections législatives
À quelques semaines des élections législatives gabonaises, neuf partis de la coalition de l’opposition proche de Jean Ping ont déclaré ne pas participer à ces échéances. La raison qui sous-tend cette décision est clairement connue de tous.
Les élections du 27 août 2016 avaient porté à nouveau le président Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon avec 49,8 % contre 48,23 % pour le leader de la CNR. Ces résultats ont été farouchement contestés par ce dernier, ce qui a entrainé des violences postélectorales.
La Cour constitutionnnelle dirigée par Mme Marie-Madeleine Mborantsuo a donc vidé le contentieux électoral après le recomptage des voix exigé par la communauté internationale, et a proclamé la réélection de Bongo fils. Mais Ping ne reconnaît, jusque-là, pas la victoire du président gabonais.
Ainsi, selon la logique de l’opposition, participer à une élection serait une manière de légitimer le président sortant et reconnaitre de fait la défaite de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine.
Toutefois, cette décision ne se semble pas faire l’unanimité au sein de la coalition de l’opposition. Ces derniers pensent qu’il est indispensable d’y aller pour éviter que le président Bongo soit le seul maître à bord.
« Pour l’instant, certains partis sont d’accord pour y aller, d’autres non, mais c’est toute l’ambiguïté d’un communiqué comme celui d’hier [jeudi] avec l’entête CNR. Ils ne peuvent pas s’exprimer au nom de la coalition. Ce qui est évident aujourd’hui, c’est que les membres de la CNR ont du mal à parler à s’entendre sur la stratégie », a fait savoir Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de la CNR.
Cela laisse entrevoir une grave dissidence au sein de la coalition. Ce clivage entre entre ceux qui veulent aller aux législatives et ceux qui veulent les boycotter pourrait entrainer l’implosion du bloc Ping.
Jean Ping devrait se prononcer sur la situation dans les prochains jours, mais la probabilité d’une réponse positive pour les élections législatives de ce dernier demeure très faible.