La crise anglophone a occasionné de milliers de réfugiés qui, pour la plupart du temps, vivent dans des conditions précaires au Nigeria voisin non loin de la frontière camerounaise où ils se sont mis à l’abri.
La crise anglophone et ses dégâts collatéraux
Après la vague de violences survenue pendant la crise anglophone, des localités de certains États du Nigeria, plus particulièrement dans l’État de Cross River sont devenus des centres d’accueil de réfugiés. En ces lieux, les réfugiés, loin de leur territoire d’origine, sont confrontés à des conditions de vie très déplorables.
« Les gens dorment par terre. Il n’y a pas assez de matelas. Il y a trop de monde dans ce bâtiment. Ce local est trop petit pour accueillir tout le monde. Certains réfugiés dorment dehors », relate un réfugié. Outre le problème de logements, il y a également le défi alimentaire auquel sont confrontés ces rescapés des violences en terre camerounaise.
« C’est très difficile. Il n’y a pas de nourriture. Mes enfants souffrent de malnutrition et ils ont régulièrement des crises de paludisme« , déplore une réfugiée. Même si les cas évoqués ne représentent pas une liste exhaustive des difficultés vécues par ceux-ci, l’on comprend d’emblée que les besoins vitaux de ces réfugiés sont un challenge. Cette situation touche également les citoyens de cet État de plus de 3.700.000 habitants au sud-est du Nigeria.
« C’est très difficile de prendre soin des réfugiés. Nous avons déjà terminé la production de manioc provenant du champ de mon épouse. Et maintenant, nous n’avons plus rien », a déploré un chef de famille nigérian ayant hébergé 18 réfugiés en plus de ses 8 enfants.
À ce jour, le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR) a enregistré plus de 14.000 réfugiés, et ce chiffre n’est que provisoire, mais déjà trop élevé pour que le peu d’organisations non gouvernementale présents sur les lieux soit débordés. Il est donc impératif que la communauté internationale trouve une issue à la crise camerounaise pour que le quotidien de ces peuples reprenne son cours normal.