La crise politique en Afrique du Sud est visiblement loin de son épilogue. Le Président Jacob Zuma a refusé de céder à l’appel à la démission lancé par les dirigeants de son propre parti, l’ANC. Son sort est désormais entre les mains de l’Assemblée nationale où une motion de défiance a été déposée.
Le sort de Jacob Zuma entre les mains de l’Assemblée nationale
La pression autour du Président sud-africain s’est amplifiée ces dernières semaines. Le lundi 12 février, le Congrès national africain (ANC) est passé à la vitesse supérieure. Après une réunion de haut niveau, le parti dirigé par Cyril Ramaphosa a décidé de rappeler le Président de la République et a lancé un ultimatum contre lui : Jacob Zuma a 48 heures pour rendre le tablier.
Mais voilà, le chef d’État ne s’avoue pas vaincu et a décidé d’engager un bras de fer avec sa formation politique. Il a refusé de démissionner, estimant que l’ordre de son parti est « injuste » d’autant plus que rien ne justifie une telle décision. « C’est très injuste que ce sujet soit soulevé en permanence. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Personne n’est capable de me donner des raisons. C’est pour cela que je trouve très bizarre que mon organisation me dise : « Maintenant, tu dois partir », en ne suivant aucune procédure », a-t-il déclaré.
Face à ce refus d’obtempérer, le parti au pouvoir a déposé une motion de défiance au Parlement. Du coup, le sort du « lion de Msholozi » est désormais entre les mains des élus de l’Assemblée nationale.
À noter que le Président a plusieurs fois connu de telles pressions. Depuis son accession à la Magistrature suprême, M. Zuma a survécu à huit motions de défiance grâce à un carré de fidèles. Le tombeur de Thabo Mbeki pourrait bien s’en sortir une nouvelle fois de cette situation préoccupante.
Toutefois, cela reste peu probable d’autant plus que l’ancien patron de l’ANC n’est plus protégé comme il l’était par le passé. Signe que le Président est de plus en plus lâché par ses alliés face à la pression de l’ANC.
Des membres de la famille Gupta ont été arrêtés à Johannesburg et leur domicile a été perquisitionnée par la police anticorruption. La famille Zuma pourrait bien être la suivante.