La Sierra Leone a conclu, jeudi 08 février, un accord de prêt avec Exim bank of China pour la construction du nouvel aéroport international Mamammah.
Aéroport international Mamammah: La Sierra Leone bénéficie d’un prêt d’Exim bank of China
Le contrat a été signé à Pékin au siège d’Exim Bank of China entre Leonard Balogun Koroma, le ministre sierra-léonais des Transports et de l’Aviation et Sun Ping, vice-président d’Exim Bank of China.
Y étaient présents M. Morlai Buya Kamara, et M. Hassan Omolaja, respectivement Directeur et Directeur-adjoint du projet de l’aéroport international Mamammah ; M. Moses Tiffa Baio, Directeur général par intérim de l’Autorité de l’aviation civile de la Sierra Leone ainsi que les responsables de China Railway International Group, l’entreprise contractante.
À en croire le directeur du projet, le coût estimatif des phases 1 et 2 du projet est évalué à 318 millions de dollars. La phase 1 devrait être achevée en 2022, après quoi l’aéroport deviendra opérationnel.
Le président de la République Ernest Bai Koroma présidera, le 1er mars prochain, la cérémonie de la pose de la première pierre à Mamammah dans le district de KOYA, à une cinquantaine de kilomètres de Freetown, la capitale.
La construction du nouvel aéroport permettra de relancer le tourisme et désengorger significativement l’aéroport international de Freetown-Lungi, explique-t-on au ministère des Transports. Le projet qui devra durer quatre années dans sa phase 1 va créer plus de 4000 emplois directs et indirects.
Sierra Leone, la réticence des bailleurs de fonds sur le projet de l’Aéroport international Mamammah
Ce projet, quoique ambitieux, ne semble cependant pas trouver un écho favorable auprès des bailleurs de fonds historiques de la Sierra Leone. Depuis 2016, le FMI et la Banque mondiale avaient fortement déconseillé le président Koroma sur ce projet. Selon ces institutions financières, le nouvel aéroport présente des « avantages économiques douteux qui ajouteraient énormément au fardeau de la dette de la Sierra Leone », alors que le pays fait face à de nombreux défis conjoncturels dans d’autres secteurs prioritaires.
Cet avis est partagé par le Cabinet d’audit Ernst & Young qui a également émis des réserves sur les prévisions de passagers et de fret annoncé, soulignant que le projet devait être « entièrement reconsidéré ». Avant l’épidémie d’Ebola, l’aéroport international de Freetown-Lungi recevait environ 40 000 passagers par an. « C’est beaucoup moins que ce qui est nécessaire pour rendre le nouvel aéroport économiquement viable », a conclu le cabinet.