Simon Compaoré, président par intérim du MPP (parti au pouvoir), a fait de graves révélations concernant le procès du putsch manqué, qui aura lieu le 27 février prochain. Le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure dénonce des manoeuvres en préparation pour empêcher la tenue de l’audience.
Simon Compaoré dénonce des manoeuvres en préparation
Du 15 au 23 septembre 2015, le Burkina Faso avait essuyé une tentative de coup d’État qui avait pour objectif de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré. Cet objectif initié par Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier du président déchu, s’est soldé par un échec puisque les organes de transition ont été réinstallés au pouvoir.
Les auteurs de ce putsch ont cependant été saisis. Le général Diendéré et 84 autres militaires, dont le général Djibrill Bassolé, ont été incarcérés. Les autorités ont par ailleurs ouvert une enquête aux fins de situer les responsabilités de toutes les personnes mises en cause. Après quelques années d’instruction, le jugement de cette affaire a été programmé. Le procès de ces accusés est prévu pour le 27 février prochain dans la salle des banquets à Ouagadougou.
Cependant, l’ouverture de ce procès n’est pas du goût de tout le monde. Il faut dire que ces généraux burkinabè bénéficient d’un soutien non négligeable au sein de la grande muette et en haut lieu politique.
Selon le ministre Simon Compaoré, des actions visant à déstabiliser ce procès sont en train d’être menées en souterrain. «Des adversaires sont en train de s’organiser dans les quartiers périphériques pour semer des troubles le jour du procès du putsch manqué. Certains partis et certains hommes politiques distribuent de l’argent afin de faire sortir des jeunes pour troubler l’ordre public et bloquer les principales artères », a déclaré le président par intérim du MPP lors d’une conférence de presse.
Le jugement du putsch manqué s’annonce donc très tendu. Des mesures de sécurité exceptionnelles sont déjà prévues pour l’occasion. Le ministre d’État, ministre de la Sécurité intérieure, s’est voulu par ailleurs rassurant. Il précise que « rien n’empêchera la tenue du jugement, car tout ce qui se fomente va échouer ».