Le régime d’Idriss Déby promet désormais de la fermeté contre toute tentative de protestation. La récente marche initiée par les groupements politiques a sévèrement été réprimée par les forces de l’ordre.
Le gouvernement Idriss Déby très remonté contre les marcheurs
Pays engagé dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, le Tchad traverse depuis quelques années une sévère récession économique, due à la chute des prix du baril de pétrole. Le Trésor public peine à supporter la masse salariale et à réduire la hauteur de la dette publique.
Face à toutes ces difficultés, le gouvernement Idriss Déby a pris des mesures d’austérité tel que la baisse des salaires, la suppression de certaines primes, l’augmentation de l’eau, du carburant et des frais d’inscription dans les Universités publiques.
Ces mesures drastiques ont cependant hérissé les poils des fonctionnaires. Les principaux syndicats du pays ont appelé à une grève générale illimitée pour protester contre ces mesures. Une coalition composée de quatre partis politiques ont par ailleurs appelé leurs partisans à descendre, ce mardi 6 février, dans les rues de Sarh et de la capitale N’Djamena pour manifester leur mécontentement.
À peine débutée, cette marche dite pacifique a vite été dispersée par la police. « Les forces de l’ordre sont venues d’abord nous barricader la route et on a reçu des tirs de grenades lacrymogènes et des tirs à balles réelles, qui ont fait des blessés parmi les manifestants », raconte Clément Djimet Bagaou, porte-parole de la coalition.
Toutefois, la réaction du gouvernement tchadien ne s’est pas fait attendre. L’exécutif, dans un communiqué, a mis en garde les «fauteurs de trouble » contre toute récidive et a prévenu que tout acte visant à déstabiliser le pays sera sanctionné. « Désormais, tout parti politique ou association de la société civile qui tenterait de défier une interdiction quelconque verra ses activités purement et simplement suspendues et la procédure de sa dissolution sera immédiatement engagée », a souligné le ministre de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir.