Charles-Kader Gooré est persona non grata en Côte d’Ivoire, apprend-on de la Lettre du Continent. Et pourtant, aucune poursuite judiciaire officielle ne vise cet homme d’affaires proche de l’ancien président Laurent Gbagbo.
À quand la fin des déboires de Charles-Kader Gooré avec le régime ?
Le retour en Côte d’Ivoire pour Charles-Kader Gooré ne se fera pas de si tôt. Et pour cause, le patron du groupe CKG Holdings n’est pas autorisé à fouler le sol ivoirien. Selon la LC qui rapporte l’information, l’homme d’affaires ivoirien n’avait pu prendre part aux obsèques d’Amira Gooré, sa fille, décédée dans des circonstances tragiques, en septembre dernier.
En dépit de l’intervention du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) auprès d’Alassane Ouattara pour permettre à l’ancien directeur de campagne de Laurent Gbagbo à Sinfra de rentrer pour enterrer sa mère, également décédée, le président ivoirien est resté sourd à cette requête. Et pourtant, il n’y a pas de poursuites judiciaires à l’encontre de son compatriote.
L’autre paradoxe de cette affaire réside dans le fait que M. Gooré est un homme d’affaires très prospère à travers le monde. Propriétaire du groupe d’investissement CKG Holdings créé en 2004, l’homme a fait fortune dans l’électrification rurale, l’agroalimentaire, le recouvrement, le négoce et la commercialisation, le dépannage, la construction et la gestion immobilière, la sécurité privée et le transfert de fonds. À ce jour, il emploie 4000 personnes avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de FCFA.
Ambitieux et prêt à relever d’autres défis, l’homme d’affaires lève un coin de voile sur ses projets : « Mon objectif est de construire un grand groupe en mesure de rivaliser sur les marchés africains avec les multinationales. Pour y parvenir, je continuerai ma politique de prise de participation et d’acquisition des entreprises. »
Un tel homme peut être un véritable pourvoyeur d’emplois dans une Côte d’Ivoire où la jeunesse est encore à majorité désoeuvrée. Malheureusement, il est maintenu loin de sa mère patrie et ne peut valablement prendre une part active à l’émergence 2020 décrétée par le président ivoirien.
Pour rappel, Charles-Kader Gooré avait entrepris des démarches l’année dernière pour racheter le RC Lens, club français de D2. Mais au terme des négociations, l’Ivoiro-Omanais a dû retirer son offre pour protester contre le diktat des autres négociants.