L’enquête contre les pro-Ouattara renferme-t-elle de graves accusations ? Tout porte à le croire d’autant plus que Fatou Bensouda a récemment saisi les juges en charge du procès de Gbagbo et Blé Goudé afin qu’ils lui permettent de ne pas divulguer certaines informations concernant ce dossier.
Enquêtes sur les pro-Ouattara, Fatou Bensouda veut une clause de confidentialité
Depuis la fin de la crise postélectorale, un seul camp, à savoir celui de Laurent Gbagbo, comparait devant la Cour pénale internationale (CPI). L’ancien président ivoirien et son poulain Charles Blé Goudé sont les seuls en procès devant la CPI.
Sachant que cette crise a fait des morts dans les deux camps, l’absence d’accusations contre les forces pro-Ouattara porte atteinte à la légitimité de la Cour. Le procureur a donc décidé de poursuivre également le camp Ouattara. Les ex-rebelles qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir sont désormais dans le collimateur de la justice internationale.
Après la traque par la justice des pro-Gbagbo, le temps semble venu pour celle-ci de s’occuper des pro-Ouattara. Amady Ba, chef de la coopération internationale au Bureau du procureur avait lui-même indiqué que «les enquêtes s’intensifient » contre des proches du président ivoirien. Selon lui, l’on s’achemine vers « les crimes les plus graves » et « de hautes personnalités sont visées ».
C’est fort de ces graves révélations que Fatou Bensouda a certainement saisi la Cour afin de bénéficier d’une clause de confidentialité. Cela lui permettrait de ne pas divulguer certaines informations concernant l’enquête sur les crimes commis par les ex-rebelles ivoiriens.
Cette requête a d’ailleurs soulevé un vif débat entre les juges de la Chambre de première instance de la CPI et le camp du procureur. Les juges ont estimé que les détails de cette enquête soient dévoilés afin d’établir la vérité sur cette affaire, refusant du coup la clause de confidentialité au Procureur. Ainsi, de graves révélations devraient être connues du public dans les jours qui viennent.
Par ailleurs, le président Alassane Ouattara a affiché sa volonté de ne plus extrader des Ivoiriens à la CPI, estimant que la justice ivoirienne est elle-même capable de juger les présumés criminels durant la crise postélectorale. Il y a donc peu de chance de voir un jour des pro-Ouattara à La Haye.