Le leader des « Gbagbo ou rien » Aboudramane Sangaré est monté au créneau pour dénoncer, une fois de plus, l’irrégularité de la CEI et exige la démission de Youssouf Bakayoko.
Aboudramane Sangaré exige la démission de Youssouf Bakayoko
Ce samedi 3 février, Aboudramane Sangaré était en déplacement à Gagnoa, ville natale de l’ex-président Laurent Gbagbo, pour procéder à l’organisation de la 19e édition de la Fête de la Liberté. À cette occasion, le chef de file de la branche radicale du FPI a félicité les autorités traditionnelles pour avoir accepté que son parti organise sa fête annuelle à l’entrée de la ville.
M. Sangaré a par ailleurs profité de cette cérémonie pour remobiliser ses troupes et donner sa position sur la libération des prisonniers pro-Gbagbo, les élections locales de 2018 et la Commission électorale indépendante (CEI).
À propos de la réforme de l’institution organisatrice des élections en Côte d’Ivoire, le « gardien du temple » n’a pas mâché ses mots, indiquant que la tenue d’élections crédibles passe nécessairement par la démission de Youssouf Bakayoko, à la tête de la CEI depuis février 2010. Pascal Affi N’Guessan, son rival dirigeant l’autre tendance du FPI, avait également déclaré lors d’un meeting à Divo que « la CEI va changer ».
L’ancien chef de la diplomatie ivoirienne a passé plus de 8 années à la présidence de cette structure, ce qui est « illégal » dans la mesure où « les membres de la commission centrale sont nommés pour une durée de six ans ». Le chef de file du FPI radical martèlera donc : « Allez dire au Président Ouattara que le FPI ne veut plus de Youssouf Bakayoko à la tête de la CEI. »
Notons qu’en septembre 2017, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a rendu un arrêt qui recommande au pourvoir d’Abidjan de réformer la CEI. Mais jusque-là, le président Alassane Ouattara refuse de se séparer de l’équipe qui l’a annoncé vainqueur à la présidentielle de 2010 depuis l’hôtel du Golf. Pour se défendre, les autorités ivoiriennes estiment que la juridiction africaine n’est qu’un comité consultatif, elle n’a pas un pouvoir de décision.
Cette attitude du Chef de l’État est incompréhensible d’autant plus que nous savons que le pouvoir a bâti sa suprématie grâce aux décisions internationales. Le chef de file des « Gbagbo ou rien » invite donc le président Ouattara à se ressaisir en respectant la charte de la CADHP, car « cela s’impose à lui ».