Depuis les élections du 8 août dernier contestées par Raila Odinga et conséquemment refaites, le Kenya avance par échelon vers la terrible crise qu’a connue la Côte d’Ivoire.
Le Kenya sur le point de dupliquer la crise ivoirienne
Le président Uhuru Kenyatta a été investi chef d’État du Kenya pour un deuxième mandat le 28 novembre 2017. Pendant son investiture, le chef de file de l’opposition kenyane Raila Odinga avait promis de faire la sienne le 12 décembre suivant. Pour rappel, il a boycotté préalablement les élections et ensuite contesté la légitimité de son adversaire pourtant élu à 98 pour cent des suffrages.
N’ayant pas pu faire son investiture à la date prévue, Raila Odinga a appelé ses partisans à prendre la rue depuis hier mardi afin de le porter au pouvoir comme président légitime du Kenya. Appel auquel a répondu une foule immense de ses sympathisants.
C’est ainsi que, bible en main, Raila Odinga s’est effectivement proclamé président du peuple. « Moi, Raila Amolo Odinga, je prends la fonction de président du peuple de la République du Kenya », a déclaré, ce mardi 30 janvier, l’ex-Premier ministre sous Mwai Kibaki.
D’un point de vue analytique, le Kenya est en passe de tomber dans la même crise qu’a vécue la Côte d’Ivoire avec deux présidents. Ce qui aurait pu être évité par le dialogue ou plus de transparence dans le processus électoral.
En substance, les conséquences de la crise ivoirienne ont été énormes à un point qu’elles devraient servir de leçon aux politiciens du Kenya. Une ouverture au dialogue serait préalable à la sauvegarde de la paix. L’Union africaine devrait avoir son rôle à jouer dans cette crise qui ne fera qu’endeuiller le pays, car elle a pris l’initiative de rendre au continent sa liberté dans les nouvelles mesures qu’elle a entreprises. Comme un mal nécessaire, cette crise met à l’épreuve l’organisation africaine face à ses promesses. Elle a devant elle un test qui déterminera sa crédibilité et la confiance des peuples africains.