Le chef de file de l’aire dure du Front populaire ivoirien ( FPI ), Aboudramane Sangaré a demandé, ce samedi, aux autorités ivoiriennes, l’ouverture d’un débat en vue d’un amendement de la Commission électorale indépendante (CEI). Cet appel sonne comme le signe d’un retour véritable de cette frange dans le jeu politique.
Le FPI (tendance Sangaré) abandonne la politique de la chaise vide ?
Ce samedi 27 janvier, Aboudramane Sangaré qui dispute le contrôle du FPI avec Pascal Affi N’Guessan, a reçu les vœux de Nouvel An de ses militants. À cette occasion, le leader de l’aile du parti fidèle à Laurent Gbagbo a affirmé qu’il est ouvert à un dialogue avec les autorités ivoiriennes afin d’harmoniser les points de vue sur l’organisation des élections à venir.
« Le parti tenant compte des spécificités de la situation en Côte d’Ivoire, conscient que le peuple de Côte d’Ivoire ne peut s’accommoder indéfiniment d’un déni persistant de la démocratie, tirant leçon des expériences internationales comparables avec celles des démocraties naissantes, demande instamment au pouvoir l’ouverture d’un débat inclusif efficace et transparent sur les conditions d’organisation justes et transparentes. Afin d’assurer une gestion crédible, indépendante, impartiale et efficace des élections, il convient de réformer la CEI par une composition équilibrée et équitable. Choisir un président de la CEI sur la base d’un large consensus », a-t-il déclaré sous les ovations du public.
Cette déclaration est perçue comme le signe d’un retour véritable du camp Sangaré dans le jeu politique national. Il faut rappeler que depuis la chute de l’ancien président ivoirien, les « Gbagbo ou rien » ont plusieurs fois boycotté les différents scrutins.
Si jadis ils refusaient de s’engager dans quelconque processus électoral, les données semblent avoir évolué aujourd’hui au sein de cette partie de l’opposition. Aboudramane Sangaré et les siens n’excluent pas une participation aux prochaines élections et invitent le pouvoir actuel à un consensus.
Par ailleurs, l’aile extrémiste du FPI souffre d’une reconnaissance vis-à-vis des autorités ivoiriennes. Le régime d’Alassane Ouattara rejette son existence légale au profit du camp dirigé par Affi N’Guessan.
Cet appel du camp Sangaré miroite ainsi une manœuvre politique visant à obtenir une reconnaissance de la part des autorités actuelles. Si le Gouvernement traite avec cette frange, cela signifie qu’il lui reconnait une certaine légalité. Le régime en lui-même a cependant intérêt à le faire pour la stabilité des élections.